Les persécutions en France de 1940 à 1942
- Période(s) : De 1914 à nos jours
A partir de 1938, une grande partie de la famille Kahn/Bonnem vit désormais à Alençon. Les premiers arrivés, Alfred Kahn et son épouse Rosa sont installés rue du boulevard depuis décembre 1935. Leurs parents, Julius et Ida Kahn, vivent dans la maison de la rue des Granges achetée au printemps 1936. Peu à peu, d’autres membres de la famille les rejoignent. Les Bonnem arrivent en 1937 après l’échec de leur tentative d’installation en Palestine : Marcel, le père, Gustel, son épouse, née Kahn, les trois enfants, Berthold, Edith et Rudolph, et leur grand-mère Rebecca Bonnem. Edgard Kahn, le frère cadet d’Alfred, son épouse Théa Liesel et leur fille Berthie, née à Tel Aviv, arrivent également. Lilli (Germaine), la cadette des enfants Kahn vit aussi rue des Granges. Enfin, en septembre 1939, Herta, fille aînée de Julius et Ida, installée jusqu’alors à Saverne avec son époux Siegmund Friedemann, arrive à Alençon avec ses trois enfants, Charles, Herbert et Joë. Après la déclaration de guerre, le gouvernement français en effet a invité les civils qui le pouvaient à quitter l’Alsace.
La famille vit grâce au commerce de récupération et de brocante d’Alfred, auquel s’est associé son frère Edgard après son retour de Palestine. Marcel Bonnem travaille comme représentant de commerce d’articles de Paris. Les enfants sont scolarisés : en 1940, « Charles fréquentait la classe de sixième du lycée et Herbert, ainsi que leurs cousins Edith et Rudi [Rudolph], l’école communale. Berthold, le fils aîné de Gustel était apprenti-boulanger. » (Herta Friedemann, Souvenirs, archives privées).
La guerre se rapproche : le 21 mai 1940, Marcel Bonnem et ses beaux-frères, Alfred et Edgard Kahn, sont internés dans un camp près du Mans comme tant d’autres réfugiés allemands ou autrichiens. Selon le journal de Rebecca Bonnem, ils s'étaient portés volontaires pour aider l'armée française. Quoi qu'il en soit, ils seront par la suite envoyés dans des camps de travail en zone libre. Devant l’approche des troupes allemandes, et comme des millions de Français, le reste de la famille décide de fuir. C’est l’Exode (juin 40) qui les mène, en compagnie de leurs voisins d'origine italienne, les Carbonari, jusqu’à Vilgué dans le Maine-et-Loire. Finalement, tout le monde rentre à Alençon le 27 juin.
Dès l’automne 1940 les premières mesures discriminatoires s’abattent sur les juifs, imposées à la fois, dans une sinistre concurrence, par les autorités allemandes et par le régime de Vichy. Les juifs sont d’abord identifiés, enregistrés, puis marqués, dépossédés de leurs biens et de leurs emplois, privés peu à peu de toutes leurs libertés. C’est ce progressif enfermement que les documents présentés ici permettent d’illustrer à travers le cas particulier de la famille Kahn/Bonnem.
La famille vit grâce au commerce de récupération et de brocante d’Alfred, auquel s’est associé son frère Edgard après son retour de Palestine. Marcel Bonnem travaille comme représentant de commerce d’articles de Paris. Les enfants sont scolarisés : en 1940, « Charles fréquentait la classe de sixième du lycée et Herbert, ainsi que leurs cousins Edith et Rudi [Rudolph], l’école communale. Berthold, le fils aîné de Gustel était apprenti-boulanger. » (Herta Friedemann, Souvenirs, archives privées).
La guerre se rapproche : le 21 mai 1940, Marcel Bonnem et ses beaux-frères, Alfred et Edgard Kahn, sont internés dans un camp près du Mans comme tant d’autres réfugiés allemands ou autrichiens. Selon le journal de Rebecca Bonnem, ils s'étaient portés volontaires pour aider l'armée française. Quoi qu'il en soit, ils seront par la suite envoyés dans des camps de travail en zone libre. Devant l’approche des troupes allemandes, et comme des millions de Français, le reste de la famille décide de fuir. C’est l’Exode (juin 40) qui les mène, en compagnie de leurs voisins d'origine italienne, les Carbonari, jusqu’à Vilgué dans le Maine-et-Loire. Finalement, tout le monde rentre à Alençon le 27 juin.
Dès l’automne 1940 les premières mesures discriminatoires s’abattent sur les juifs, imposées à la fois, dans une sinistre concurrence, par les autorités allemandes et par le régime de Vichy. Les juifs sont d’abord identifiés, enregistrés, puis marqués, dépossédés de leurs biens et de leurs emplois, privés peu à peu de toutes leurs libertés. C’est ce progressif enfermement que les documents présentés ici permettent d’illustrer à travers le cas particulier de la famille Kahn/Bonnem.