L'arrivée du train transforme les espaces urbains

Présentation :

Ce plan d’un projet de modification des rues d’Alençon montre comment l’arrivée du train a transformé l’espace urbain. Il date vraisemblablement de la fin des années 1860. En rouge figure le projet d’un axe reliant la gare, au Nord, au quartier de Monsort, situé en périphérie sud de la ville, à l’entrée de l’axe routier vers Le Mans. C’est l’actuel boulevard de la République et sa continuation dans le boulevard Lenoir-Dufresne qui est donc tracé ici. Il constitue le principal axe Nord/Sud de la ville et joue toujours aujourd'hui un rôle structurant dans l’organisation urbaine. Son percement est décidé en 1866 « Le premier tronçon, de la rue Cazault à la rue de l’Ile, est aménagé en 1881-82 ; le deuxième, de la rue de l’Ile à la rue des Tisons, en 1890 ; le troisième, de la rue des Tisons à l’avenue Leclerc, en 1896. Le pont sur la Sarthe est construit en 1882. » (Alain Champion, Dictionnaire des rues et monuments d’Alençon, Editions Cénomane, 2003, s.v. « République (boulevard de) »). En reliant la gare à la route du Mans, le percement du boulevard de la République répond donc au besoin de connecter le réseau ferroviaire au réseau routier et de développer ce que nous appelons aujourd'hui la multimodalité.

Ce document montre aussi comment l’arrivée du train entraîne le développement d’un nouveau quartier, entre le centre-ville et la gare construite évidemment en périphérie de l’espace urbanisé. Toute la zone à la gauche du plan (au Nord) située entre la rue Cazault et la rue de la gare est aménagée à partir du dernier tiers du XIXe. Ouverte dès 1853 en même temps que la gare, afin de la relier au centre-ville, la rue de la gare devient par la suite l’avenue Wilson. C’est en 1853 également qu’est aménagée la rue de la Ceinture qui longe la gare et la voie ferrée et qui devient rue Papin en 1875. Ce nouvel îlot est délimité au Sud par la rue Demées, achevée en 1885 ; elle relie la rue Cazault, au niveau de son intersection avec le boulevard de la République, à la place des Pyramides. Enfin, la rue Odolant-Desnos est tracée sur la ruelle de Cerisé. Ce nouveau quartier est progressivement occupé par des maisons d’habitations et par des installations industrielles attirées par la proximité de la gare.

Ainsi, l’arrivée du train entraîne des transformations notables dans l’organisation urbaine afin de connecter la gare à la ville et aux axes routiers.