Vues du magasin de détail

Présentation :

Au Gagne-Petit, Pierre Romet a adopté les techniques commerciales modernes mises au point à Paris par Aristide Boucicaut et ses émules. Il fait notamment un grand usage de la publicité, comme on l’a vu dans les documents précédents.

Le document présenté ici illustre un autre aspect de cette stratégie publicitaire : de 1896 à 1936, le magasin offre à ses clients de beaux agendas reliés et cartonnés (187 x 275 mm). On peut y noter ses rendez-vous pour chaque jour de l’année, mais les agendas proposent aussi des conseils et informations pratiques, ou encore de petites fictions, des dessins humoristiques, des reproductions de gravures d’art, des articles d’actualité, des réflexions philosophiques, etc. Evidemment, on y trouve aussi des publicités et les illustrations comme celle que nous présentons. Les agendas contribuent donc à la « visibilité » de la « Maison Romet » dans le paysage commercial ornais.

Extraite de l’agenda de 1906, la page reproduite ici présente trois « vues d’intérieur des magasins ». A la différence du document précédent, il s’agit ici de la partie du magasin destinée à la vente de détail au public.

Les dessins mettent en avant la diversité des produits ainsi que l’élégance des locaux et des clients. L’escalier de la façade s’inspire sans doute du grand escalier du Bon Marché de Paris. A l’instar d’Aristide Boucicaut, Pierre Romet a compris que la réputation et l’attractivité de son entreprise sont aussi liées à l’image de modernité et de prospérité qu’elle diffuse.

Consacrée au service de comptabilité, la vue centrale met en avant le sérieux de sa gestion. L’entreprise se met ainsi en scène et ouvre ses « coulisses » aux bons clients qui ont reçu un agenda. La main d’œuvre est majoritairement masculine. Cette image illustre ainsi l’émergence d’une petite classe moyenne employée dans un secteur tertiaire en plein essor.