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Un commerce de bicyclette à La Ferrière-aux-Etangs au début du XXe siècle

  • Usage pédagogique Usage pédagogique
  • Date du document : début du XXe siècle
  • Référence : 2 FiCP 996/62
  • Auteur(s) : auteur inconnu
  • Lieu(x) : La Ferrière-aux-Etangs
  • Période(s) : De 1815 à 1914
  • Type(s) de document : Photographie

Présentation :

On l’a indiqué dans l’introduction de ce chapitre : le développement de l’industrie du cycle s’accélère en France à partir de la fin des années 1870. On compte ainsi 1 100 fabricants de bicyclettes en France en 1892 ; les années suivantes verront l’émergence de quelques grandes entreprises (La Manufacture de Saint-Etienne, Alcyon, Peugeot…) autour desquels s’organiseront progressivement une concentration et une spécialisation de la production pendant la première moitié du XXe siècle.

A la diversité de la production répond aussi une diversité de l’offre, illustrée par cette photographie prise à La Ferrière-aux-Etangs au début du XXe siècle. L’artisan-commerçant E. Chedeville, que l’on voit ici sur le pas de sa porte, s’affiche d’abord comme mécanicien-électricien ; son enseigne annonce également des articles de ferblanterie et de quincaillerie, visibles sur la partie droite de la vitrine. Mais il vend aussi des bicyclettes et des pneumatiques de la marque Hutchinson dont l’emblème est affiché sur la partie gauche de la vitrine.

Cette diversité dans l’offre des marchandises et des services est fréquente dans les commerces de l’époque, surtout dans les petites villes où le marché est trop restreint pour se spécialiser. Mais elle particulièrement flagrante dans ce secteur des « nouveautés » de l’âge industriel. Ainsi, à Argentan, le commerce de M. Debains propose à la fois des machines à coudre et toutes sortes de cycles, tout comme Albert Marie à Tinchebray. A Bagnoles de l’Orne, chez Saunier, on peut acheter, faire construire ou réparer aussi bien des cycles que des automobiles. A Saint-Jouin-de-Blavou, A. Chevalier propose des « réparations en tous genres » et des prestations de « forge, maréchalerie, serrurerie, taillanderie. » On est loin encore du magasin spécialisé. A Alençon cependant, où la clientèle est plus nombreuse, on relève la présence dès le début du XXe siècle du magasin Aufray qui ne propose que des cycles et motocycles.

Ainsi, le développement de la bicyclette s’accompagne aussi de la constitution de toute une filière économique, depuis la production jusqu'à la vente, l’entretien, la réparation. Au niveau de la production comme de la commercialisation, la spécialisation reste encore assez rare jusqu'à la première moitié du XXe siècle.