Les militaires à vélo

Présentation :

La photographie montre un soldat du 103e régiment d’infanterie (basé à Alençon) qui pose fièrement chez le photographe avec sa bicyclette sur un décor de lac et de forêt.

A partir de 1887, l’armée adopte progressivement la bicyclette et met en place progressivement une « vélocipédie militaire. » Le vélo est notamment utilisé pour la transmission des ordres. A partir de 1889, l’Union Vélocipédique de France propose aux jeunes gens de leur délivrer un brevet militaire à faire valoir auprès de l’armée pour être recruté comme estafette ou agent de liaison. Puis, en 1892, l’armée crée son propre brevet de vélocipédiste.

Les Archives du Puy-de-Dôme, dans leur remarquable dossier sur « Le (re)tour de France », indiquent que « Les vélocipédistes militaires sont recrutés au terme d’un examen médical, et surtout d’une épreuve sportive à caractère éliminatoire (de 48 à 90 kilomètres à effectuer dans un temps imparti : 48 kilomètres pour tout corps régimentaire, 90 kilomètres pour une affectation à l’état-major) favorisant ainsi « les hommes ayant l’habitude de ce genre de sport avant leur entrée au service ». Ces derniers sont d’ailleurs encouragés à présenter leur palmarès de courses ou diplômes obtenus dans les concours ou auprès des diverses sociétés vélocipédiques. Ils doivent enfin justifier auprès de la commission d’admission d’une instruction primaire élémentaire (lecture, écriture, calcul), et de l’usage pratique d’une carte routière. L’obtention du brevet de vélocipédiste est ensuite mentionnée sur leur livret militaire et sur les registres matricule. »

Le vélocipédiste militaire breveté doit porter sur son bras gauche une bicyclette brodée ; on ne parvient pas à l’identifier sur la photographie présentée ici. Peut-être s’agit-il d’un simple soldat à qui il plaisait de prendre la pose avec sa bicyclette ?

Observons pour terminer le système de freinage bien visible sur ce modèle : le patin, activé par la poignée à droite du guidon (pour le cycliste, donc à gauche sur la photo) agit directement par pression sur le pneu avant. Ce système peu efficace sera bientôt remplacé par un dispositif à potence qui permet d’appliquer la pression des patins de part et d’autre de la jante.