Gustel, Berthold et Edith Bonnem détenus à Pithiviers
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Usage pédagogique
- Date du document : 17/07/1942
- Référence : Archives départementales du Loiret 20 M 765
- Auteur(s) : gendarmerie nationale
- Lieu(x) : Auschwitz-Oswiecim (Pologne) , Pithiviers (Loiret)
- Période(s) : De 1914 à nos jours
Présentation :
Le 13 juillet, Edith et Berthold Bonnem et leur mère Gustel, sont arrêtés à Alençon dans le cadre des vastes rafles organisées par les nazis. Le 15, ils prennent le train à Alençon, à destination de Rouen où ils rejoignent les autres juifs raflés dans la région. Tous (une cinquantaine) sont ensuite envoyés dans le camp de Pithiviers dans le Loiret, à environ 80 km au sud de Paris.
Le camp de Pithiviers, comme celui de Beaune-la-Rolande, à quelques kilomètres, a été construit en 1939 dans la perspective de la détention des prisonniers de guerre allemands. En fait, il servira d’abord pour enfermer les prisonniers de guerre français avant leur transfert en Allemagne. A partir d’avril 41, il devient un camp d’internement pour les juifs étrangers, géré par les autorités de Vichy. En mai 1941, il « accueille » les juifs étrangers arrêtés à Paris lors de rafle dite du billet vert, qui constitue la première grande rafle sur le territoire français. Comme Drancy ou Beaune-la-Rolande, le camp d’internement de Pithiviers devient un point de départ pour les camps d’extermination d’Europe de l’Est. Le 25 juin 1942, le premier convoi de détenus part pour Auschwitz.
Edith, Berthold et Gustel arrivent à Pithiviers depuis Rouen le 17 juillet 1942 comme on peut le voir sur les documents présentés ici, issus des archives départementales du Loiret. Les deux femmes sont détenues dans le baraquement n°9, Berthold dans le 10. Deux jours après, le 19, les juifs raflés à Paris les 16 et 17 juillet, puis enfermés au Vélodrome d’Hiver, arrivent à leur tour à Pithiviers. 7618 personnes sont ainsi transférées de Paris dans les camps du Loiret. Leurs conditions de détention sont épouvantables : « nous sommes 2 400 dans un hangar avec des femmes et beaucoup d’enfants, nous couchons par terre sur un peu de paille (…) des enfants se pissent et se vomissent dessus. Si nous devons rester 15 jours là-dedans, la plupart seront crevés, surtout les enfants » (témoignage de Joseph Biegelstein, cité sur la page internet du Cercil-Musée Mémorial des enfants du Vel d’Hiv).
Pierre Laval, chef du gouvernement de Vichy, avait demandé que les enfants arrêtés lors des rafles de juillet soient déportés avec leur parents. En attendant l’accord des nazis, les mères détenues à Pithiviers sont déportées les premières. Comme on peut le voir sur le document, Gustel quitte le camp le 30 juillet ; elle est déportée par le convoi qui quitte Pithiviers le 31 juillet ; il arrive à Auschwitz le 2 août 1942 (convoi n°13 ; 1049 personnes déportées). Berthold se trouve dans le même train. Edith reste seule au camp pendant 3 jours. Le 3 août, elle est déportée par le convoi n°14 (1034 personnes déportées), arrivé le 5 août à Auschwitz.
Pour des informations complémentaires, voir :
- sur le site internet du Mémorial de la Shoah, la page du Cercil - Musée Mémorial des Enfants du Vel d'Hiv
- le site internet des Archives départementales du Loiret
Thématique(s) :
- Sciences sociales : Science politique (politique et gouvernement) : Idéologies politiques : Idéologies fondée sur le racisme : Idéologies politiques fondées sur le racisme en France
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