Les salaires à Mortagne en 1847
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Usage pédagogique
- Date du document : 18/12/1847
- Référence : M 2387
- Auteur(s) : sous-préfecture de Mortagne-au-Perche
- Lieu(x) : Mortagne-au-Perche
- Période(s) : De 1815 à 1914
Présentation :
Ce document est un courrier adressé par le sous-préfet de Mortagne au préfet de l’Orne en réponse à une enquête menée dans tout le département pour connaître les salaires pratiqués.
On observe que les salaires des ouvriers des manufactures sont équivalents à ceux de l’artisanat, inférieurs à ceux des artisans du bâtiment, plus qualifiés, mais nettement supérieurs à ceux des ouvriers agricoles. Cela peut expliquer le mouvement de la main d’œuvre vers les métiers des manufactures, plus attractifs que les emplois agricoles.
Ce document peut être comparé avec les autres documents présentés dans ce chapitre, afin d’établir des comparaisons et de saisir les évolutions sur l’ensemble de la période.
Transcription :
Monsieur le Préfet,
J’ai l’honneur de vous transmettre les renseignements que j’ai recueillis sur le prix de la journée de travail dans l’arrondissement de Mortagne.
La journée d’un ouvrier terrassier est payé dans les environs de L’Aigle de 1 F 50 à 1 F 80 ; dans le reste de l’arrondissement, de 1 F 25 à 1 F 50.
Un maçon gagne de 1 F 40 à 1 F 75 par jour ; un charpentier de 1 F 50 à 2F.
Les corps des métiers urbains n’emploient que peu d’ouvriers à la journée. Les ouvriers de cette classe sont presque toujours nourris chez les maîtres et reçoivent un salaire de 10 à 22 F par mois. Ceux qui sont employés à la journée sont payés de 1F 75 à 2 F.
Les ouvriers employés plus spécialement au travail de l’agriculture sont ordinairement nourris et leur salaire varie entre 0 F 50 et 1 F par jour. En été, les journées se paient 0 F 25 de plus qu’en hiver.
Les tisserands, les sabotiers et quelques autres ouvriers travaillant le bois sont aux pièces et peuvent gagner de 1 F 10 à 1 F 60. Les ouvriers des usines et manufactures gagnent à peu près le même prix au moins dans le plus grand nombre de cas.
Tous ces salaires n’ont éprouvé aucune variation sensible depuis 1830.
Agréez, Monsieur le Préfet, l’assurance de ma respectueuse considération.
Le sous-préfet de Mortagne,
salaires ouvriers Mortagne 1847 M2387.pdf