1898 : premier projet de réseau départemental
-
Usage pédagogique
- Date du document : 1898
- Référence : Edépot 76/264
- Auteur(s) : auteur inconnu
- Lieu(x) : Alençon , Argentan , L'Aigle , La Ferté-Macé , Mortagne-au-Perche , Vimoutiers
- Période(s) : De 1815 à 1914
- Type(s) de document : Carte / Plan / Document iconographique
Présentation :
Comme on l’a vu dans les documents précédents, les premiers usages du téléphone se font via des lignes fermées, le plus souvent dans un but professionnel, comme à la préfecture ou chez certains riches particuliers. Cependant, au cours des années 1880, on envisage d’élaborer un réseau public pour connecter les différents utilisateurs. Pour financer ces projets, une loi de 1888 institue le système des avances remboursables : les communes et / ou les départements avancent à l’Etat les sommes nécessaires pour l’installation des câbles et se rembourseront sur les abonnements. Toutefois, dans l’Orne, les municipalités et le conseil général rechignent à engager les sommes considérables exigées pour les travaux. On ne saisit pas encore vraiment l’intérêt de telles dépenses. A Caen, en revanche, un 1er réseau est mis en place en 1886, connecté à Paris en 1898.
C’est aussi en 1898 que le premier projet concret de réseau téléphonique départemental est présenté au Conseil général de l’Orne, accompagné du schéma présenté ici. Il s’agit d’établir un réseau centré sur Argentan et connecté à Paris via Le Mans, Dreux et Caen. Un appel est lancé aux communes et au conseil départemental pour le financement. La première à se lancer est L’Aigle qui ouvre à l’automne un réseau connecté à Paris dont les deux premiers abonnés sont Mouchel, industriel de la Compagnie Générale d’Electricité à Boisthorel, et Découflé, un riche châtelain. Pour les autres municipalités, retardées par des problèmes budgétaires et techniques, il faut encore attendre. Les premiers travaux du réseau départemental commencent enfin au cours de l’été 1900. En 1901, on compte vingt-deux abonnés dans le département : huit à Alençon, un à La Ferté Macé, cinq à Argentan, un à l’Aigle, cinq à Mortagne, deux à Vimoutiers. Cependant, la connexion avec Paris reste difficile.
On le voit, l’installation du téléphone dans l’Orne fut lente. De même, il faut attendre 1905 pour que l’ensemble du Calvados et de la Manche bénéficient d’un véritable réseau départemental. D’une manière plus générale, le développement des réseaux téléphoniques fut plus lent en France que chez les voisins européens, particulièrement dans les régions rurales. Les notables responsables des communes et des départements perçoivent rarement l’utilité de cette nouvelle technologie, d’autant que l’installation des infrastructures est très coûteuse, tout comme l’abonnement au service.