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Vélin de dentelle d’Alençon avec réseau complet et amorce de rempli

  • Date du document : Seconde moitié du XIX siècle
  • Référence : (Arch. dép. Orne, collection de vélins et de dentelle, 447 J 31)
  • Auteur(s) : Maison Louis Martin
  • Lieu(x) : Alençon
  • Période(s) : De 1815 à 1914
  • Type(s) de document : Mobilier / Objet d'art / Objet ethnographique

Présentation :

Technique(s) / Support(s) / Dimension(s) : Dentelle en fil de lin sur parchemin monté sur double épaisseur de grosse toile, 21 x 16,5 cm

Ce vélin de dentelle, sans doute un motif de mouchoir, fait partie d’une collection de quarante-six documents entrés en 2010 aux Archives de l’Orne. Marqué au nom de Louis Martin (1823-1894), il constitue un témoignage tangible de l’activité dentellière des époux Martin, parents de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus.

En 1665, alors qu’on estime à huit mille les personnes employées à la fabrication de la dentelle à l’aiguille dans la région d’Alençon, Colbert institue une manufacture royale de dentelles au point de France, à l’imitation du point de Venise. Des bureaux sont établis à Alençon et à Argentan. La production du point de France se développe dans ces deux centres, cependant que les points d’Alençon et d’Argentan, dérivés du point de France, s’individualisent au tournant du XVIIe siècle. Les grandes cours d’Europe constituent le principal débouché de la plus chère des dentelles, qui fait vivre plus de dix mille ouvrières en 1772.

Un retournement de la mode à la fin du XVIIIe siècle et la Révolution française entraînent le déclin de l’activité. Après un premier sursaut au début du xixe siècle, elle se réinstalle durablement au début des années 1850. La technique du point d’Argentan, qui s’était perdue, est recréée par la maison Lefébure de Bayeux, qui fabrique également du point d’Alençon. Mais l’activité périclite au début du XXe siècle, malgré la création d’une école dentellière à Alençon. Le savoir-faire est toutefois transmis par l’enseignement des religieuses de la Providence jusqu’à ce que l’État crée, en 1976, l’Atelier national du point d’Alençon, rattaché à la manufacture des Gobelins.

Depuis le 16 novembre 2010, la technique du point d’Alençon est inscrite sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. Le point d’Argentan est encore pratiqué par les bénédictines de cette ville. La tradition de dentelle au fuseau, qui a été une activité florissante en Normandie, avec la blonde de Caen, la Chantilly de Bayeux, la dentelle de Courseulles, les points de Dieppe, de Honfleur ou de Vire, est maintenue par des associations et des particuliers.

Thématique(s) :

  • Sciences sociales
    • Groupes sociaux
      • Femmes
        • Travail féminin. Professions féminines
  • Les arts. Beaux-arts et arts décoratifs
    • Dessin, arts décoratifs
      • Art et artisanat des textiles
        • Dentelles