Vue cavalière de la ville de Sées

Présentation :

Technique(s) / Support(s) / Dimension(s) : Dessin à la plume, papier, 30 x 50 cm

Derrière Rouen et Caen, et les villes secondaires d’Alençon, Lisieux, Bayeux, Dieppe, Falaise, Pont- Audemer, la Normandie compte au début du XVIIIe siècle une trentaine de villes moyennes, de plus de 2 000 habitants. Sées, implantée sur le cours de l’Orne naissante, est la plus petite des sept villes épiscopales de la province de Rouen. Comme les six autres, elle doit ce statut à sa fonction de chef-lieu de cité antique.

Sur une emprise modeste, la ville de Sées, dont la population avoisine les quatre mille habitants en 1770, est un véritable concentré d’histoire urbaine. De son organisation antique subsiste, dans le tracé des rues, l’empreinte d’un réseau viaire orthonormé. La ville se développe au Moyen Âge entre deux points d’ancrage : d’une part, la cathédrale, sur le point haut de la ville au nord, symbolisant la puissance du pouvoir religieux, au-devant de laquelle s’étend le Bourg-l’Évêque ; d’autre part, la motte castrale au sud, élevée au XIe siècle, manifestation de l’autorité seigneuriale de la famille de Bellême sur la ville basse, le Bourg-le-Comte. Au XVe siècle, la ville est entourée d’une enceinte qui réunit les deux bourgs. Les communautés religieuses structurent également l’espace urbain : au pied de la cathédrale, le chapitre régulier constitue un véritable enclos au coeur de la ville. À l’est, l’abbaye Saint-Martin, fondée vers 1050 (à droite sur le dessin), donne naissance au Bourg-l’Abbé. Le couvent des cordeliers (au centre), fondé vers 1231, limite l’expansion de la ville vers l’ouest.

La motte (qui, sur le dessin, porte un moulin) attire les fonctions laïques de la ville : un hôtel-Dieu, datant du tout début du XIIIe siècle, les halles, l’hôtel de ville à partir du XVIIe siècle.

La géographie juridique de la ville est complexe : divisée en cinq paroisses, elle relève de deux vicomtés différentes, Falaise pour la partie de la ville située au nord de l’Orne, Essay pour le reste ; les droits seigneuriaux, principalement détenus par l’Église, sont particulièrement enchevêtrés.

L’habitat, également bien visible sur le dessin, est composé d’hôtels particuliers, pour loger les clercs et une population noble assez importante, de maisons de ville et de constructions plus modestes, principalement dans les faubourgs.

Ce document exceptionnel constitue, pour plusieurs édifices majeurs de la ville, la seule représentation connue en élévation.

Thématique(s) :

• Religion
  • Églises locales. Ordres religieux chrétiens
    • Administration des paroisses
• Sciences sociales
  • Administration publique. Art et science militaires
    • Différents aspects de l'administration publique : généralités
      • Différents niveaux
        • Territorial : collectivités locales
• Les arts. Beaux-arts et arts décoratifs
  • Urbanisme et art du paysage
    • Urbanisme. Aménagement du territoire
      • Aménagement au plan communal