Une croix gammée effacée au Sap

Présentation :

Dans la nuit du 18 au 19 août 1940, Pierre Morand, un jeune ouvrier agricole de 16 ans, efface une croix gammée tracée à la craie sur une maison du Sap. Les autorités allemandes menacent d’arrêter le maire de la commune par mesure de représailles si les auteurs de cet acte ne sont pas identifiés. La gendarmerie ouvre une enquête et identifie Pierre Morand. Il est livré aux Allemands qui le condamnent à 14 jours de prison.

Cet épisode est significatif des toutes premières manifestations d’une forme de résistance. Cela ne fait que quelques semaines (depuis le 17 juin) que l’Orne est occupée et l’acte de Pierre Morand ne s’inscrit pas dans le cadre d’une opération planifiée ou encadrée par une organisation. Comme Martial Coupry et Roger Coupé, deux autres très jeunes hommes (voir dans ce dossier), il réagit d’une manière épidermique à une situation qui lui semble intolérable. Un peu partout sur le territoire, on observe des épisodes comparables qui témoignent d’un refus d’accepter la défaite et l’occupation. Ce refus est un premier pas dans l’entrée en résistance.