Supplique à l’évêque de Sées pour l’établissement d’un couvent des nouvelles catholiques à Alençon
- Date du document : 1666
- Référence : (Arch. dép. Orne, fonds de l'intendance de la généralité d'Alençon, C 607)
- Lieu(x) : Alençon
- Période(s) : Époque moderne (1492-1789)
Présentation :
La Normandie est, jusqu’à la Révocation de l’édit de Nantes en 1685, la région du nord de la France qui compte le plus de protestants. À partir des années 1560-1580, le protestantisme normand entre dans une phase de lent reflux. La Ligue, les guerres et le légitimisme des Normands ont évité la sécession de la province.
L’édit de Nantes de 1598 organise la cohabitation des deux confessions. Les protestants doivent cependant lutter pour que leurs droits soient reconnus par les autorités et institutions. La noblesse, qui se partageait entre les deux religions, redevient majoritairement catholique, faisant perdre au protestantisme une partie de son prestige et de ses protections. Toutefois, bien que minoritaire, celui-ci est encore suffisamment puissant, dans les premières décennies du XVIIe siècle, pour concurrencer voire supplanter les catholiques dans le contrôle des institutions locales dans certaines villes. C’est le cas notamment à Alençon, où les protestants représentent encore 15 % de la population vers 1630.
Au milieu du siècle, les protestants sont au nombre de cinquante mille à cinquante-cinq mille en Normandie, mais la Contre-Réforme parvient à tarir progressivement le recrutement et le début du règne personnel de Louis XIV en 1661 marque le point de départ d’une politique de contrainte, puis de répression à l’égard des protestants.
Les mesures étatiques restrictives sont mises en œuvre par les intendants, avec le soutien actif du clergé et de fidèles. En 1670, Élisabeth de Farcy demande à l’évêque de Sées l’autorisation d’ouvrir une maison des nouvelles catholiques à Alençon. Cet établissement, destiné à accueillir les filles de protestants ayant abjuré leur foi ou désireuses de le faire contre l’avis de leurs parents, est ouvert dès 1672 et est autorisé par le roi en 1679, en même temps qu’une maison pour les garçons.
Le parti catholique alençonnais reçoit en 1676 le renfort de la duchesse d’Alençon, Élisabeth de Guise, qui encourage la répression et obtient en 1682 le remplacement de l’intendant, qu’elle jugeait trop modéré dans la lutte contre les tenants de la « religion prétendue réformée ». Avec ses successeurs, les enlèvements d’enfants de familles protestantes ou jugées mal converties se multiplient, des dizaines d’enfants, jeunes, âgés de 4 ans parfois, sont arrachés à leurs parents et enfermés dans les deux maisons où ils sont éduqués à la « vraie foi ».
Thématique(s) :
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- Histoire et géographie du christianisme et de l'Église chrétienne
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