Lettre de Marguerite d'Angoulême, duchesse d'Alençon, à sa belle-mère Marguerite de Lorraine, relative à ses fondations religieuses
- Date du document : 1520
- Référence : (Arch. dép. Orne, fonds des Clarisses d'Argentan, H 4204)
- Auteur(s) : duchesse d'Alençon , Marguerite d'Angoulême
- Lieu(x) : Alençon , Argentan , Condé-sur-Sarthe , Essay , Mortagne-au-Perche
- Période(s) : Époque moderne (1492-1789)
Présentation :
Technique(s) / Support(s) / Dimension(s) : Papier, 28,5 x 19,5 cm
La lettre par laquelle Marguerite d’Angoulême assure à Marguerite de Lorraine, sa belle-mère, qu’elle veillera à l’exécution de ses œuvres et fondations pieuses, réunit deux personnalités emblématiques de la fin du XVe et du début du XVIe siècle, période de crises politique et spirituelle.
Lorsque Marguerite de Lorraine épouse René II, duc d’Alençon, en 1488, la principauté normande est exsangue. Au décès de René II en 1492, le roi Charles VIII tente de reprendre le contrôle de l’apanage. Après plusieurs années de procédures, Marguerite est chargée de la régence du duc Charles IV, son fils. D’épouse dévouée, elle devient femme d’État et mère exemplaire. La duchesse redresse la principauté avec opiniâtreté et sobriété. Elle parachève son oeuvre politique avec le mariage en 1509 de son fils Charles avec Marguerite d’Angoulême, sœur du futur François Ier. Elle s’éloigne alors progressivement de la conduite du duché.
Marguerite de Lorraine est une princesse éclairée, pieuse et austère. Consciente de la nécessité de la réforme de l’Église et de la restauration morale de la société, elle propose une réponse traditionnelle aux maux spirituels de son époque : elle soutient la réformation des monastères de son duché ; sensible aux ordres mendiants et au sort des femmes, elle fonde un couvent de clarisses à Alençon en 1497, puis un couvent à Mortagne. En 1520, elle prononce ses vœux au couvent des clarisses d’Argentan, qu’elle vient de fonder. Elle y meurt en 1521. Elle est béatifiée en 1921.
Marguerite d’Angoulême soutient également le renouveau religieux dans le duché. En 1519, elle installe une communauté de pénitentes de Saint-Augustin à Essay, dont elle finance le couvent. Esprit lettré, elle se lie avec Lefèvre d’Étaples et Guillaume Briçonnet, inspirateurs de l’humanisme chrétien. Elle accueille des prédicateurs réformistes, l’imprimeur Simon Dubois, qui publie les textes de réformateurs, puis de Luther. Tiraillée entre l’aspiration à une spiritualité nouvelle, épurée, et la raison d’État, elle renonce finalement à embrasser la Réforme et ne peut sauver certains de ses anciens protégés qui ont franchi le pas, tels Étienne Lecourt, curé de Condé-sur-Sarthe, brûlé à Rouen en 1533.
Avec la mort de Charles IV sans héritier mâle en 1525 s’éteint la lignée des Alençon-Valois. Marguerite d’Angoulême garde toutefois l’usufruit du duché, rattaché à la couronne. Elle se remarie avec Henri II d’Albret en 1527 et devient reine de Navarre.
Thématique(s) :
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