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Déposition du marquis de Frotté sur le pillage du château de Couterne

  • Date du document : 25/08/1789
  • Référence : (Arch. dép. Orne, fonds de la maréchaussée de la généralité d'Alençon, 61 B Supp 14)
  • Auteur(s) : Charles de Frotté
  • Lieu(x) : Briouze , Couterne , La Chapelle-Moche , La Coulonche , La Motte-Fouquet , Lignou , Rânes , Saint-Ouen-le-Brisoult
  • Période(s) : Révolution et Empire (1789-1815)

Présentation :

Technique(s) / Support(s) / Dimension(s) : Papier, 23 x 19 cm

Si les cahiers de doléances, rédigés en mars 1789, ne remettent aucunement en question le système seigneurial dans le Bocage ornais, une vague d’émeutes anti-seigneuriales éclate pourtant dans cette région en juillet, en particulier dans les paroisses voisines de la forêt d’Andaine. Parti du château de La Coulonche, près de La Ferté-Macé, le 24 juillet, le mouvement gagne les châteaux de Lignou et Briouze au nord, Rânes à l’est, puis descend au sud vers ceux de Saint-Ouen-le-Brisoult, Couterne, La Chapelle-Moche et aussi La Motte-Fouquet, avant de s’arrêter dans le nord de la Mayenne le 3 août.

L’effectif des bandes d’émeutiers, dirigées par l’avocat fertois Saint-Martin du Plessis, atteint parfois plusieurs centaines. L’ensemble du monde rural s’y retrouve : journaliers, paysans, artisans, marchands, etc. Même le curé, le plus souvent malgré lui, se voit embarqué à la tête de ses paroissiens dans ces déplacements protestataires.

Le marquis Charles de Frotté (1732-1791), seigneur de Couterne et oncle de Louis de Frotté, le futur chef de la chouannerie normande, relate l’attaque de son château, le 27 juillet, dans sa déposition reçue par le lieutenant de la maréchaussée de Château-Gontier (Mayenne), venu enquêter sur les événements survenus en limite du Maine et de la Normandie. Le document décrit avec précision l’irruption des sept cents à huit cents émeutiers armés de fusils et de fourches, le pillage des caves, l’incendie des archives seigneuriales et familiales, la signature sous contrainte d’une renonciation aux droits seigneuriaux. Il désigne même les noms de quelques participants qui ne manquent pas de faire ultérieurement l’objet d’une interpellation.

Toutefois, le Bocage ornais et les régions alentours (Falaise, Condé-sur-Noireau) ne sont pas les seules parties de la Normandie à connaître des troubles durant l’été 1789. Des émeutes en lien avec la Grande Peur, plutôt que proprement anti-seigneuriales, atteignent Lisieux, Pont-L’Évêque, Verneuil, le pays d’Auge et le Lieuvin puis, au nord de la Seine, le pays de Bray, Dieppe, etc.

Thématique(s) :

  • Sciences sociales
    • Processus sociaux
      • Conflits sociaux et leur résolution
        • Violence. Désordres. Terrorisme
  • Sciences sociales
    • Problèmes et services sociaux. Associations
      • Problèmes et services sociaux : criminologie
        • Délits et crimes
          • Atteintes à la propriété. Vols. Vandalisme
  • Histoire, géographie, sciences auxiliaires de l'histoire
    • Histoire générale par continents, pays, régions du monde ancien et moderne : histoire de l'Europe
      • Europe de l'Ouest : France
        • Révolution de 1789
          • 1789-1792