Arrêté du préfet de l’Orne pour la formation de corps-francs et de francs-tireurs pour la défense nationale

Présentation :

Technique(s) / Support(s) / Dimension(s) : Placard, papier, 55 x 45 cm

La guerre franco-prussienne de 1870-1871 a largement dépassé la zone frontalière entre les deux pays. À la suite des premières défaites en Alsace et des capitulations de Metz et Sedan, l’invasion prussienne arrive aux portes de Paris en septembre 1870, en Seine-Maritime en octobre, et atteint le Perche ornais en novembre.

Conséquence de la capitulation de Napoléon III et de la proclamation de la République, un nouveau préfet de l’Orne est nommé le 6 septembre, Albert Christophle (1830-1904). Originaire de Domfront, avocat au Conseil d’État et à la Cour de cassation, appelé à une belle carrière politique – il devient député et ministre des Travaux publics – il connaît bien le département et mesure rapidement la gravité de la situation : l’Orne va être prise en tenaille par les Prussiens à l’est et au sud.

Il prend les décisions nécessaires pour mobiliser la population ornaise afin de pallier le manque d’armes et d’habillement et l’impréparation générale. Il ressuscite la Garde nationale sédentaire, constituée de vétérans appelés à la défense de leur commune.

Par une affiche placardée dans tout le département et en application des instructions ministérielles, il publie le 14 septembre 1870 un arrêté portant création de corps-francs et francs-tireurs autonomes, composés de volontaires et chargés de harceler l’ennemi par des actions de guérilla. Plusieurs groupes sont constitués à Alençon, Argentan, La Ferté-Macé, Flers, Sées, etc., sans oublier les francs-tireurs de l’lton et ceux de L’Aigle commandés par l’écrivain Charles Mérouvel.

Ces mesures et les opérations des francs-tireurs n’empêchent pas pour autant les Prussiens d’occuper la partie est du département en novembre après le combat de la Fourche et de s’emparer d’Alençon en janvier 1871. Le 9 mars, lors de la signature des préliminaires de paix entre la France et l’Empire allemand, les armées ennemies occupent la moitié est de l’Orne, le tiers est du Calvados et l’ensemble de l’Eure et de la Seine-Maritime. Il faut attendre juillet pour que l’ensemble de la Normandie soit libérée.

Thématique(s) :

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