Sabotages et coups de feu entre Sées et Mortrée

Présentation :

La plupart des documents réunis dans ce dossier montrent que les premiers engagements de résistance sont, pour autant qu’on puisse en juger, des actes isolés, motivés plus par la volonté de signifier un refus que par un projet structuré de lutte contre l’occupant : câbles téléphoniques arrachés, barrages improvisés, coups de feu sur des sentinelles. Leurs auteurs n’avaient pas l’illusion de remettre ainsi en question le rapport de force établi en juin 40 mais il leur fallait manifester leur refus de la situation, quitte à prendre des risques énormes comme Roger Coupé et Martial Coupry (voir le document dans ce dossier). L’objectif était peut-être aussi de provoquer la réaction des Allemands, afin de susciter en retour ou d’entretenir l’hostilité des Français. Quoi qu’il en soit, on cherche à ne pas laisser l’occupation se dérouler sans problème comme le souhaitaient Vichy et l’Allemagne.

Les Allemands répondent par des sanctions collectives, en rupture des Conventions de Genève. On le voit dans le document reproduit ici : en octobre 1940, après plusieurs sabotages contre des câbles téléphoniques et des coups de feu tirés sur la sentinelle allemande, les habitants des cantons de Sées et Mortrée sont soumis à un couvre-feu. On leur impose en outre de fournir des sentinelles pour assurer la garde des lignes téléphoniques jusqu’à la dénonciation des coupables.

On trouvera dans le document joint en annexe le recensement réalisé par le correspondant ornais du Comité d’histoire de la Seconde Guerre mondiale, Jean Vigile, dont la formidable documentation a été versée aux Archives de l’Orne en 1983.