L'assistance aux soldats alliés

Présentation :

On sait que l’assistance aux soldats alliés, essentiellement aux aviateurs abattus, fut l’une des activités importantes des réseaux de résistance. En 1940, on est encore loin d’avoir des filières organisées comme on en verra bientôt se mettre en place. Il n’empêche que les Allemands jugent utile de mettre en garde les populations dès le mois d’octobre 1940 : quiconque abriterait un Anglais est tenu d’en informer la kommandantur la plus proche. Cet avertissement ne vise pas particulièrement les militaires ; il vaut pour toute personne de nationalité anglaise. Il est difficile d’en mesure l’efficacité à moins d’explorer les archives allemandes.

Jean Vigile, le correspondant ornais du Comité d’histoire de la Seconde Guerre mondiale, et auteur d’un énorme travail de documentation sur la guerre, a recensé dans un document joint ici les actes de solidarité envers les soldats alliés. On y relève que, en juin 1940, plusieurs soldats reçoivent une assistance des populations ornaises mais on est encore dans le cadre des opérations de guerre. On note cependant qu’un soldat britannique est hébergé jusqu’en 1942, passant de famille en famille pour éviter d’être repéré et aussi sans doute pour répartir la charge des frais. L’une de ces familles doit subir un procès face à un tribunal allemand.

L’entrée en résistance en 1940 se fait donc aussi par ces actes de solidarité spontanée, fondés sur un refus des conséquences de l’armistice et de l’ordre allemand. Peut-être, parmi ceux qui ont pris des risques pour héberger des soldats, certains étaient-ils motivés par un engagement politique mûri et structuré mais on peut parier que, pour la plupart, les raisons étaient plus simples : on ne pouvait pas, moralement, abandonner ces soldats aux Allemands.