Poche de Falaise-Chambois, le Couloir de la mort

Présentation :

Technique(s) / Support(s) / Dimension(s) : Contretype négatif d'un cliché, 2,4 x 2,6 cm

La percée des Alliés dans le Sud-Manche à la fin du mois de juillet 1944 et l’échec de la contre-attaque de Mortain permettent aux Alliés d’accélérer leur avancée et de prendre les Allemands en tenaille. Au sud, les Américains libèrent le Passais et le Domfrontais à la mi-août ; la 2e DB libère le Nord-Sarthe, puis Alençon le 12 août, et remonte vers la plaine d’Argentan. Au nord, les Anglais, depuis le Bocage virois, les Canadiens et les Polonais, depuis Falaise et le pays d’Auge, resserrent la nasse. Encerclés, les Allemands, estimés à plus de cent mille hommes, sont pris sous les bombardements de l’aviation et les tirs d’artillerie des Alliés placés sur les hauteurs ; ils ne peuvent évacuer que par des petites routes et des chemins encombrés à travers la plaine. Argentan est libéré le 20 août. La veille, la Poche est fermée à Chambois, où les Américains rejoignent les Polonais. Ceux-ci tiennent héroïquement le mont Ormel, où des troupes allemandes parviennent encore à s’échapper. Le 21 août, à Tournai-sur-Dive, les forces allemandes, prises au piège dans ce chaudron, se rendent. Le lendemain, Leclerc fait mouvement vers Paris, cependant que les Alliés poursuivent les Allemands en retraite vers la Haute-Normandie.

La bataille de la Poche de Falaise-Chambois se solde par dix mille morts côté allemand, environ cinquante mille prisonniers, mille six cents chevaux morts, une quantité impressionnante de matériel détruit. Mais quarante-cinq mille combattants, les troupes les plus aguerries, ont pu s’échapper avant la fermeture du verrou. Les photographies prises dans les jours qui suivent la reddition témoignent de la violence des combats et du paysage apocalyptique qu’ils ont engendré. Les chemins ne sont plus que chaos et pestilence. Eisenhower décrit ainsi ce qu’il voit : « J’ai découvert là une scène que seul Dante aurait pu décrire. Il était possible pendant des centaines de mètres de ne marcher que sur des restes humains en décomposition dans un silence, dans une campagne luxuriante où toute vie avait brutalement cessé. » Le souvenir de cette terrible bataille est entretenu par le mémorial de Montormel, aménagé par le département de l’Orne en 1994.

De juin à septembre, plus de mille six cents civils ont perdu la vie dans l’Orne en raison des combats, et la Résistance a payé un lourd tribut à la libération du département.

Thématique(s) :

• Sciences sociales
  • Administration publique. Art et science militaires
    • Science militaire
      • Opérations militaires. Batailles
• Histoire, géographie, sciences auxiliaires de l'histoire
  • Histoire générale par continents, pays, régions du monde ancien et moderne : histoire de l'Europe
    • Europe de l'Ouest : France
      • XXe siècle et IIIe, IVe et Ve Républiques
        • IIIe République, 1870-1945
          • 1939-1945