Bûcherons canadiens, soldats anglais et prisonnier allemand en gare de Saint-Martin-du-Vieux-Bellême

Présentation :

Technique(s) / Support(s) / Dimension(s) : Photographie stéréoscopique sur plaque de verre, 6 x 13 cm

Le 15 février 1916, le secrétaire d’État aux colonies du Royaume-Uni sollicite officiellement du gouverneur général du Canada l’assistance d’une main d’œuvre canadienne qualifiée pour approvisionner, de toute urgence, les armées alliées en bois. Les besoins sont en effet immenses, le front et les industries de guerre consommant une quantité considérable de bois de tranchée, de construction, de piquets, de poteaux et de bois de feu.

Plus de trente mille bûcherons canadiens sont ainsi mobilisés pour travailler dans les forêts britanniques et françaises. Ils produisent jusqu’à la fin de la guerre trois millions de mètres cubes de bois.

Les compagnies du corps forestier canadien débarquent au Havre à partir du 30 novembre 1916, puis rejoignent différentes unités réparties sur tout le territoire. L’état-major stationne au Touquet-Paris-Plage. Le quartier général du premier groupe est fixé à Conches-en-Ouche, ceux de ses districts sont établis à Alençon et à Évreux. En Normandie, les forêts de l’Eure et de l’Orne sont les plus sollicitées, mais celles du Calvados et de  la Seine-Maritime sont également exploitées.

À compter du début de 1918, un habitant de La Perrière, Paul Lancre, photographie régulièrement les travaux de la trentième compagnie du corps forestier canadien qui œuvre alors en forêt de Bellême : abattage à blanc-étoc, débardage par des hongres anglais, remorquage vers des scieries spécialement édifiées, débitage des billes de bois, etc. Planches, poutres et traverses sont ensuite acheminées vers la gare de Bellême, d’où elles sont expédiées vers le front.

Les photographies de Paul Lancre documentent les activités des bûcherons canadiens, des prisonniers allemands affectés aux corvées et des troupes anglaises chargées du transport et de la surveillance.

Cette photographie a été prise à Saint-Martin-du-Vieux-Bellême, le 4 septembre 1918. La maisonnette, construite avec des poutres de sapin, sert de poste de garde : un soldat canadien y habite en permanence.

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