Marché pour la construction du retable de l’église Saint-Martin du Merlerault
- Date du document : 27/01/1662
- Référence : (Arch. dép. Orne, fonds de la paroisse du Merlerault, 1 G 765)
- Auteur(s) : Nicolas Chéron
- Lieu(x) : Godisson , Le Merlerault
- Période(s) : Époque moderne (1492-1789)
- Type(s) de document : Dessin
Présentation :
Technique(s) / Support(s) / Dimension(s) : Dessin à l'encre, papier, 59,5 x 45 cm
La naissance et l’essor du protestantisme appellent une réponse doctrinale et pastorale de l’Église romaine ; par le concile de Trente, qui se termine en 1563, elle se donne les outils de la reconquête des esprits. Les décrets conciliaires réaffirment le dogme (notamment l’importance des œuvres et des sacrements, le culte de saints, la transsubstantiation) et entendent renforcer la formation et le statut des clercs.
La Contre-Réforme met en avant la célébration de l’Eucharistie, au cours de laquelle la présence réelle s’incarne dans l’hostie consacrée. Le retable devient alors un élément essentiel de l’aménagement liturgique des églises, portant une ambition catéchétique : il sert, avec sa structure de façade, de décor de fond à l’autel et d’écrin au tabernacle ; il accompagne par sa composition l’élévation de l’esprit ; ses colonnes symbolisent le lien entre la Terre et le Ciel.
Ainsi, au XVIIe siècle, en Normandie, des milliers de retables sont construits ; les fenêtres des églises sont agrandies pour que la lumière éclaire plus abondamment le chœur.
En janvier 1662, la fabrique de la paroisse Saint-Martin du Merlerault fait appel à Nicolas Chéron, maître architecte, de Godisson, pour la construction d’un retable en bois pour l’autel principal. Le marché passé devant les notaires du lieu contient, fait rarissime, un plan précis de l’ouvrage, à réaliser avant la Toussaint.
Le projet de retable se déploie contre le mur pignon, dont la fenêtre axiale est fermée. N’occupant pas toute la largeur du vaisseau, il est organisé en trois travées délimitées par des colonnes torsadées sur lesquelles s’enroulent des pampres. Posé sur un soubassement, le registre principal comporte au centre une toile dont le thème n’est pas précisé et, sur les côtés, deux portes ouvrant sur la sacristie. Au-dessus d’un entablement richement sculpté, le registre supérieur est constitué de niches en édicules, épaulées d’ailerons et couvertes d’un entablement cintré surmonté de pots à feu. La niche centrale, qui accueillera une statue de saint Martin, patron de l’église, sera couronnée d’une croix portant les instruments de la Passion ; saint Joseph et saint Sébastien – très populaires au XVIIe siècle – seront présents dans les niches latérales.
Thématique(s) :
- Religion
- Histoire et géographie du christianisme et de l'Église chrétienne
- Réforme et Contre-Réforme, 1517-1648
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