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L'Orne dans la tourmente de l'entre-deux-guerres

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Présentation :

Les régimes dictatoriaux gagnent l’Europe. En 1926, en Italie, le fasciste Mussolini devient le maître absolu. Hitler, nommé chancelier le 30 janvier 1933, installe le nazisme, réarme l’Allemagne, annexe l’Autriche en mars 1938. De juillet 1936 à mars 1939, en Espagne, une guerre civile impitoyable oppose les républicains aux nationalistes du général Franco. En septembre 1938, par le traité de Munich, les démocraties croient sauver la paix en consentant au dépècement de la Tchécoslovaquie par l’Allemagne.

L’assassinat des frères Rosselli

Carlo Rosselli, réfugié en France, est l’unificateur de l’antifascisme italien, l’organisateur de « Justice et liberté ». Lui et son frère Sabatino ont participé à la guerre d’Espagne. Carlo se fait soigner à Bagnoles-de-l’Orne. Le 9 juin 1937, de retour d’une visite d’Alençon, les deux frères arrivent près du château de Couterne, non loin de la station thermale. Leur Ford est doublée par des automobilistes qui simulent une panne. Sabatino propose son aide. Les armes blanches sortent. Les Italiens sont assassinés. La Cagoule, organisation secrète française d’extrême droite, a passé un marché avec Mussolini : le crime en échange de 100 fusils Beretta. Le 11 septembre à Paris, la Cagoule organise des attentats contre deux organisations patronales pour faire croire à une menace communiste, puis prépare un coup d’État. Fin novembre 1937, elle est démantelée.

Répercussions des événements internationaux

En juillet et août 1937, 700 réfugiés, républicains espagnols, femmes et enfants, sont répartis à Sées, La Ferté-Macé et Domfront. En février 1939, après la chute de la Catalogne, 1 700 infortunés sont accueillis à Silly-en-Gouffern, Écouché, Flers, Mortagne, à nouveau à La Ferté-Macé, et surtout à Sées.

Tous les députés ornais approuvent le traité de Munich, par conviction pacifique encouragée par le philosophe Alain, ou par espoir d’un gain de temps pour se renforcer. La presse, de droite comme de gauche, est divisée entre le refus de la faiblesse et la crainte d’une nouvelle guerre, même juste.