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1936, le Front populaire

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Présentation :

La grande crise économique touche la France au début des années 1930. Le 6 février 1934, à Paris, la manifestation des ligues d’extrême droite tourne à l’émeute. La République paraît menacée. Radicaux, socialistes et communistes constituent le Front populaire, alliance qui, en avril-mai 1936, remporte les élections législatives. Dès lors, le socialiste Léon Blum dirige le pays. Un vaste mouvement de grèves se déclenche en mai. Le patronat et la CGT signent les accords Matignon attribuant des hausses de salaires, reconnaissant les délégués ouvriers et les conventions collectives. La semaine de 40 heures et les congés payés sont votés.

Crise sociale, crise industrielle

Les prix agricoles s’effondrent. Les paysans ornais manifestent en mars 1933 pour une meilleure protection douanière. Ils se tournent vers l’alcool de cidre, dont ils veulent la production sans limite de quantité et avec allègement fiscal. En 1935, dans le Domfrontais, se succèdent grandes manifestations, démission de municipalités, grève du vote.

Le chômage atteint les villes. En février 1936, sur 9 000 ouvriers d’usine, 700 sont en chômage total, plus de 4 000 en chômage partiel. Le textile est surtout frappé.

Les élections de 1936

Dans les arrondissements de Domfront et Argentan, les conservateurs sont élus mais la démocratie-chrétienne s’enracine dans le Bocage industriel et les communistes progressent dans la plaine d’Argentan et la vallée de la Dive. À Alençon et Mortagne, le Front populaire est contraint à soutenir les candidats victorieux du centre républicain et laïc.

Les grèves de 1936

En mai, deux grèves éclatent. Pour l’application des accords Matignon, une trentaine sont déclenchées en juin, juillet et août, souvent avec occupation des locaux, la moitié dans les carrières ou les entreprises du bâtiment, souvent avec accord au bout d’une semaine. À Flers, 3 000 tisserands font grève du 15 au 23 juin. Un défi lé fête la reprise du travail, avec élection de reines, accompagnement d’accordéon. Les syndicats progressent, la CGT autour de L’Aigle, la CFTC, syndicat chrétien, à Flers.

Pour les paysans, l’Office du blé est établi en août, diversement apprécié, garantie de revenu par fixation des prix pour certains, moyen de contrôle par l’État pour d’autres.

Le 8 novembre 1936, accueilli par le maire socialiste Yves Silvestre, Léo Lagrange, sous-secrétaire d’État aux Sports et aux Loisirs, inaugure les salons de l’hôtel de ville d’Argentan. Des arcs de triomphe sont dressés par les cheminots et les « gars du bâtiment ».