Les actions de Résistance des enseignants du département de l'Orne

Présentation :

Le 1er mars 1945, le Rectorat de Caen relaie auprès de l’inspecteur d’Académie de l’Orne une demande du ministère de l’Education Nationale qui souhaite recenser les « activités dans la résistance pour tous degrés [des] enseignements publics et privés » (Lettre du Recteur d’Académie à l’Inspecteur d’Académie de l’Orne, 1er mars 1945, 1677W1). L’Inspecteur d’Académie, R. Morel, transmet alors cette demande aux inspecteurs du 1er degré et aux établissements du département ; les réponses arrivent pendant la première quinzaine et le 16 mars, l’inspecteur peut envoyer son rapport aux services du Rectorat. C’est le document que nous présentons ici, disponible dans son intégralité au format pdf par le lien ci-dessus.

Le rapport met en évidence l’active implication de nombreux enseignants ornais dans toutes les formes de la Résistance : fabrication et distribution de tracts, diffusion de journaux clandestins, assistance aux réfractaires du STO. Par ailleurs, comme les instituteurs dans les campagnes étaient souvent secrétaires de mairie, ils ont pu tirer parti de cette situation pour fabriquer de faux-papiers, détourner des tickets de rationnement au profit de clandestins ou retarder la transmission d’informations aux autorités. Enfin, en raison de leurs qualifications et de leur préparation militaire pendant leur service, où beaucoup avaient suivi une formation de sous-officier, les enseignants se retrouvent souvent dans l’encadrement ou la direction des réseaux.

Le rapport cependant n’est pas complet : certains établissements n’ont pas répondu, d’autres ont préféré rester discrets sur les activités du personnel car, en mars 45, les déportés sont toujours en Allemagne et il pouvait être dangereux pour eux que soit révélée publiquement la nature des actions qu’ils avaient menées contre l’Allemagne.

Même incomplet, le rapport montre aussi que les enseignants du département ont payé cher leur engagement dans la Résistance : on compte 5 fusillés et au moins 14 déportés, dont 6 ne reviendront pas.

On ne peut pas dans ce dossier faire une présentation complète de tous les actions menées et de tous les acteurs impliqués issus du monde enseignant. Nous présentons dans les documents suivants quelques exemples qui nous ont paru significatifs. Rappelons enfin que les documents présentés ne sont qu’une sélection et les professeurs intéressés pour travailler plus précisément sur un établissement ou une personne peuvent évidemment nous contacter.