Le rapport d'activité du groupe FFI de Nocé - Préaux - Saint-Cyr-la-Rosière de juin à août 1944

Présentation :

Le document est le rapport d'activité du groupe des Forces Françaises Libres (FFI) constitué dans le Perche, autour de Nocé, Préaux-du-Perche et Saint-Cyr-la-Rosière, à l’Est du département. Ce groupe est connu également sous le nom de groupe Vaudron, du nom de son chef. Il formait le maquis des Corbinières.

Le rapport est rédigé après la Libération à la demande d'Almire Viel (1887-1968). Ce dernier est un instituteur qui s’engage dans la Résistance en mars 43 au sein de l’Organisation Civile et Militaire (OCM), très active dans l’Orne. A la libération, il devient vice-président du Comité départemental de Libération, correspondant ornais du Comité d’Histoire de l’Occupation et de la Libération de la France puis du Comité d’Histoire de la Seconde Guerre mondiale ; c’est à ce titre qu’il collecte des témoignages et des rapports de différents groupes de résistance.

Le rapport porte sur la période comprise entre le 8 juin et le 4 août. Le groupe fait alors partie des FFI. Depuis décembre 1943, en effet, le Comité Français de Libération Nationale (CFLN), dirigé par de Gaulle, s’efforce d’unifier tous les groupes de résistants armés au sein des FFI ; c’est chose faite au printemps 1944.

Le rapport présente une liste des membres du groupe encore en vie après la Libération ; sans surprise, ce sont des hommes jeunes (âge moyen : 27 ans). Il nous indique également une date pour leur entrée au sein des FFI ; cette information est difficile à interpréter pour plusieurs raisons. D’abord, l’une des deux dates indiquées (1909) est manifestement une erreur et ne peut donc être exploitée. Ensuite, la seconde date (6 juin 44) peut désigner l’entrée dans la résistance ou bien l’entrée de résistants déjà actifs dans l’organisation FFI.

Les opérations menées par le groupe percheron sont tout à fait semblables à celles décrites par les groupes de Lonlay-l’Abbaye, Landisacq ou Ségrie-Fontaine également présentées dans ce dossier. Le Débarquement et l’imminence de la Libération ont encouragé les résistants à mener des actions plus offensives, et donc plus dangereuses. Cependant, les petits groupes de combattants ornais n'avaient pas les moyens de s'engager directement contre les troupes allemandes, et le terrain ne s'y prêtait pas. Ils organisent donc des sabotages contre les convois, tendent des embuscades contre des cibles isolées, volent des armes et du matériel. Le groupe FFI exécute un membre de la Milice qui collaborait très activement avec les Allemands pour pourchasser les résistants. L’épuration extra-judiciaire du mois d’août 1944 est donc déjà engagée.

Le 4 août 1944, à Saint-Cyr-la-Rosière, le groupe subit une attaque menée par 150 à 200 hommes de la SS et de la Milice de l’Orne. Après vingt minutes de combat, les maquisards se replient mais 4 résistants sont tués et 6 autres seront capturés et immédiatement fusillés par les Allemands. La liste fournie dans le rapport n’est donc pas tout à fait complète. 

NB : le document est disponible dans son intégralité en version pdf par le lien ci-dessus.