Le lycée Saint-François-de-Sales d'Alençon dans la Résistance et le rôle d'André Bidaux
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Usage pédagogique
- Date du document : 09/03/1945
- Référence : 1677 W 1
- Auteur(s) : J. Bidard
- Lieu(x) : Alençon
- Période(s) : De 1914 à nos jours
Présentation :
Le 1er mars 1945, le Rectorat de Caen relaie auprès de l’inspecteur d’Académie de l’Orne une demande du ministère de l’Education Nationale qui souhaite recenser les « activités dans la résistance pour tous degrés [des] enseignements publics et privés » (Lettre du Recteur d’Académie à l’Inspecteur d’Académie de l’Orne, 1er mars 1945, 1677W1). L’Inspecteur d’Académie, R. Morel, transmet alors cette demande aux inspecteurs du 1er degré et aux établissements du département ; nous présentons ici la réponse envoyée par le lycée Saint-François-de-Sales d’Alençon.
Le document indique que le lycée a accueilli des réfractaires au STO et il mentionne aussi le rôle joué par l’abbé André Bidaux, professeur d’allemand. L’abbé Bidaux a commencé à enseigner à Saint-François en 1923, un an après avoir été ordonné prêtre. Dès 1940, il entre en Résistance en rejoignant le réseau Hector, la toute première organisation de Résistance créée en Basse-Normandie. André Bidaux se trouve sous les ordres d’Edouard Mars, dont les enfants, Jean et Bernadette, furent élèves à Saint-François et font aussi partie du réseau. Grâce à sa connaissance de l’allemand, l’abbé récolte des informations utiles transmises à Londres ; il participe aussi à la fabrication de faux papiers.
Mais à partir du printemps 1942, suite à une dénonciation, le réseau est démantelé. L’abbé Bidaux est arrêté le 14 octobre 1942, transféré à Fresnes puis, déporté le 8 juillet 43 au camp de Natzweiler-Struthof en Alsace. En septembre 44, il est transféré à Dachau où l’armée américaine le libère le 29 avril 45. Il rentre en France dans les semaines suivantes mais il est encore à Dachau quand ce document est rédigé.
Jean et Bernadette Mars, arrêtés le 27 août 42, sont également déportés, et mourront en déportation. Leur nom n’apparaît pas dans la réponse du lycée ; peut-être son auteur n’était-il pas au courant de leur engagement et de leur sort.