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Daniel Desmeulles, professeur au lycée d'Alençon et responsable du réseau OCM

  • Usage pédagogique Usage pédagogique
  • Date du document : mars 1945
  • Référence : 1677W1
  • Auteur(s) : auteur inconnu
  • Lieu(x) : Alençon
  • Période(s) : De 1914 à nos jours

Présentation :

Le 1er mars 1945, le Rectorat de Caen relaie auprès de l’inspecteur d’Académie de l’Orne une demande du ministère de l’Education Nationale qui souhaite recenser les « activités dans la résistance pour tous degrés [des] enseignements publics et privés » (Lettre du Recteur d’Académie à l’Inspecteur d’Académie de l’Orne, 1er mars 1945, 1677W1). L’Inspecteur d’Académie, R. Morel, transmet alors cette demande aux inspecteurs du 1er degré et aux établissements du département ; nous présentons ici la réponse envoyée par le lycée d’Alençon. La version intégrale du document est disponible au format pdf par le lien ci-dessus.

Ce document évoque donc les professeurs et élèves du lycée engagés dans la Résistance. C’est pour nous l’occasion d’évoquer la figure de Daniel Desmeulles, « professeur agrégé d’histoire et de géographie, un des principaux chefs de la Résistance ornaise, arrêté par les Allemands et déporté en Allemagne ». De fait, Daniel Desmeulles a joué un rôle majeur dans le département. Très catholique, très patriote et politiquement engagé à droite, il entre à l’Organisation Civile et Militaire (OCM), le principal réseau de Résistance dans l’Orne en 1942. En janvier 43, il devient ainsi le chef du secteur d’Alençon sous le pseudonyme « Gérard ». Après l’arrestation du chef départemental, Robert Aubin, le 3 novembre 43, il lui succède à la tête du réseau dans le département. En janvier 44, poursuivi par la gestapo, il entre en clandestinité.

Alors que le Débarquement approche, il multiplie les visites auprès des groupes locaux et élabore le « plan Desmeulles », c'est-à-dire un ensemble de sabotages en application du plan Tortue qui doit retarder les troupes allemandes (voir dans ce dossier le chapitre « La fin de la guerre /La résistance en action/Le plan Desmeulles »).

Le 13 juin, il est arrêté par la gestapo assistée de ses auxiliaires français lors de l’attaque du maquis de Lignières-la-Doucelle en Mayenne. Il est torturé à la prison d’Alençon puis transféré avec d’autres résistants prisonniers le 9 août à L’Hôme-Chamondot où la gestapo s’est repliée tandis que les troupes alliées avancent. Là, il assiste au massacre de ses camarades par les sbires de Bernard Jardin, qui travaillent pour les Allemands : Jean Moreau, Fernand Chasseguet, Alfred Frémiot, François Bouilhac, Jean Mazeline. Pour des raisons inconnues, il échappe à l’exécution ; il est ensuite enfermé à Fresnes, puis déporté à Buchenwald le 15 août 1944. En avril 1945, il est transféré à Bergen Belsen où il succombe le 12 mai d’une infection généralisée, 3 semaines après la libération du camp par les Britanniques.

  • réponse Lycée d'Alençon 03-45 (1677W1).pdf

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