Aller au contenu principal

Henri Laforest, André Lefèvre et les instituteurs résistants du secteur de Domfront

  • Usage pédagogique Usage pédagogique
  • Date du document : 07/03/1945
  • Référence : 1677 W 1
  • Auteur(s) : auteur inconnu
  • Lieu(x) : Aubusson , Domfront
  • Période(s) : De 1914 à nos jours

Présentation :

Le 1er mars 1945, le Rectorat de Caen relaie auprès de l’inspecteur d’Académie de l’Orne une demande du ministère de l’Education Nationale qui souhaite recenser les « activités dans la résistance pour tous degrés [des] enseignements publics et privés » (Lettre du Recteur d’Académie à l’Inspecteur d’Académie de l’Orne, 1er mars 1945, 1677W1). L’Inspecteur d’Académie, R. Morel, transmet alors cette demande aux inspecteurs du 1er degré et aux établissements du département ; nous présentons ici la réponse envoyée par l’inspectrice du secteur de Domfront.

L’essentiel des informations contenu dans ce courrier figure déjà dans le rapport général de l’inspecteur présenté plus haut dans ce chapitre. Cependant, nous en apprenons davantage ici sur les différentes formes d’engagement des instituteurs de la région, même si l’inspectrice prend bien soin de préciser que la liste n’est pas complète et qu’elle ne connaît pas avec certitude le rôle exact joué par chacun.

Ainsi, on peut relever parmi les actions évoquées l’aide aux réfractaires, l’assistance aux parachutistes alliés abattus et l’engagement dans les combats de la Libération. Il faut cependant accorder une place particulière à Henri Laforest et André Lefèvre.

Henri Laforest est instituteur à Aubusson dans le Nord-Ouest du département ; il est membre de la SFIO, et officier de réserve. Après la démobilisation, en 1940, alors qu’il n’est en contact avec aucune organisation, il entreprend de constituer et d'entraîner lui-même des groupes à la lutte armée. En janvier 1943, il associe ses groupes à Libération-Nord. Il s’efforce de trouver des armes, fabrique des faux papiers, diffuse la presse clandestine. Le 10 janvier 1944, il est arrêté par la gestapo ; torturé à la prison d’Alençon, il est ensuite transféré à Compiègne puis déporté en Allemagne. Là-bas, il connaîtra les camps de Neuengamme et Bergen Belsen. C’est là qu’il meurt du typhus, le 20 avril 1945, 5 jours après la libération du camp par les troupes britanniques.

Comme Henri Laforest, André Lefèvre est instituteur (à Champsecret) et officier de réserve. Pendant la campagne de 1940, il est fait prisonnier mais bénéficie d’un congé de captivité en 1943 en tant que veuf soutien de famille. De retour à Champsecret, il rejoint l’OCM (Organisation Civile et Militaire), le réseau le mieux implanté dans le département, en février 1944. Sous les ordres de Paul Herlemont, principal du collège de Domfront et responsable de l’OCM pour le secteur, il rassemble des armes et prépare des sabotages pour le Débarquement. Après l’arrestation de Paul Herlemont, il prend la direction du groupe OCM de Domfront et entre en clandestinité. Pendant les combats de la Libération, il mène différentes actions contre les troupes allemandes. En septembre 1944, avec de nombreux camarades, il intègre l’armée régulière au sein du 2e Bataillon de marche de Normandie. Il termine sa carrière militaire avec le grade de colonel.

  • Les instituteurs résistants du secteur de Domfront 7-03-45 (1677W1).pdf

    Télécharger