La rentrée 1939 au lycée d'Alençon : les difficultés commencent
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Usage pédagogique
- Date du document : 27/10/1939
- Référence : T 797
- Lieu(x) : Alençon
- Période(s) : De 1914 à nos jours
Présentation :
La France entre en guerre le 3 septembre 1939 et très vite les conséquences s’en font sentir sur les enfants et sur le système scolaire comme le montre ce document extrait du procès-verbal de l’assemblée générale du lycée d’Alençon, tenue le 27 octobre 1940. Le lycée est alors installé dans l’ancien collège des Jésuites dont les locaux abritent aujourd'hui la médiathèque, le musée de la Dentelle et le Conservatoire ; ce n’est qu’en 1963 qu’il s’installe boulevard Mézeray. Une fois par mois environ, l’ensemble du personnel enseignant est ainsi réuni sous la présidence du proviseur. La séance du 27 octobre souligne les difficultés rencontrées par l’établissement.
Tout d’abord, comme le remarque le proviseur, une partie des professeurs sont absents en raison de la mobilisation générale décrétée dès le 2 septembre. Sur l’ensemble du territoire, ce sont 26 000 enseignants du primaire et 5000 du secondaire qui sont ainsi mobilisés et manquent donc dans les établissements. Au lycée d’Alençon, on peut remarquer par exemple que Daniel Desmeulles, futur cadre de la résistance ornaise, ne figure pas sur la liste des présents à l’assemblée générale (mais son épouse est bien là). Professeur au lycée depuis 1937, il fait alors partie des mobilisés.
De plus, le lycée est confronté à un « gonflement des effectifs dû au fait que de nombreux élèves repliés se sont joints à leurs camarades alençonnais. » En effet, dès la déclaration de guerre, on applique les plans de déplacements préventifs de population. Ainsi, les personnes résidant en avant de la Ligne Maginot sont évacuées. De même, les habitants des 9 départements frontaliers du Nord et de l’Est sont incités à quitter la potentielle zone de front. Ces mesures préventives concernent également les enfants des grandes villes dont on craint qu’elles ne soient la cible de bombardements (Lyon, Paris, Marseille). Au total, ce sont plusieurs dizaines de milliers d’enfants qui sont ainsi déplacés dès 1939.
A l’absence de nombreux professeurs s’ajoute donc la saturation des locaux. La scolarité ne peut être qu’altérée par cette situation. Le document indique que le lycée a dû modifier son organisation pour pouvoir accueillir tous les élèves : les garçons viennent le matin (« lycée matinal »), les filles l’après-midi (« lycée vespéral »). Il faut également considérer le fait que les enfants déplacés ne logent pas tous nécessairement dans de bonnes conditions matérielles, sans parler des perturbations psychologiques engendrées par tous ces bouleversements : déménagement subit, familles séparées, père absent, amis éloignés…
La rentrée 1939 au lycée d'Alençon 27-10-1939 (T797).pdf