La fermeture de l'internat au lycée d'Alençon
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Usage pédagogique
- Date du document : 15/01/1941
- Référence : T 811
- Lieu(x) : Alençon
- Période(s) : De 1914 à nos jours
Présentation :
Ce document est extrait du procès-verbal du Conseil d’administration du lycée d’Alençon tenu le 15 janvier 1941. Le lycée est alors installé dans l’ancien collège des Jésuites dont les locaux abritent aujourd'hui la médiathèque, le musée de la Dentelle et le Conservatoire ; ce n’est qu’en 1963 qu’il s’installe boulevard Mézeray. De même que les documents précédents, ce procès-verbal permet d’évoquer les difficultés matérielles auxquelles sont confrontés les élèves et les établissements scolaires en raison de l’Occupation. Le document dans son intégralité est accessible dans sa version pdf par le lien ci-dessus.
Les premières troupes allemandes, à savoir la 5e division Panzer composée de 5000 soldats, arrivent à Alençon le 17 juin 1940. Comme l’indique le document, les Allemands réquisitionnent l’internat du lycée, s’y installent dès le 20 juin et y restent jusqu’à la mi-septembre. D’autres établissements subissent le même sort comme les écoles normales des filles et des garçons. En France, c’est environ 20 % des locaux scolaires et universitaires qui sont ainsi occupés par les Allemands.
Au lycée d’Alençon, après le séjour des troupes allemandes, l’internat n’est plus en mesure d’accueillir des élèves : les matelas et les couvertures ont disparu, tout comme le matériel de cuisine. Le proviseur évite de mettre directement en cause les forces d’occupation (peut-être que la présence au Conseil d’Administration du préfet Georges Bernard nommé par Vichy en novembre 1940 l’incite à la prudence), mais on comprend tout de même que les Allemands ont pillé sans scrupule le matériel du lycée. Par ailleurs, « l’approvisionnement en denrées alimentaires » est également perdu : le Proviseur désigne-t-il ainsi les stocks pillés par les Allemands, ou fait-il allusion aux difficultés de ravitaillement que connaît alors tout le pays ?
Quoi qu’il en soit, la « situation nouvelle » (bel euphémisme !) ne permet plus d’assurer l’hébergement des internes, qui doivent donc trouver des chambres en ville chez l’habitant. On voit que l’Occupation ne signifie pas seulement la présence de troupes étrangères sur le territoire : elle affecte tous les aspects de la vie quotidienne et altère les conditions de scolarisation.
La fermeture de l'internat au lycée d'Alençon, 15-01-40 (T811).pdf