État des possessions anglaises de l'abbaye de Saint-Évroult

Présentation :

Technique(s) / Support(s) / Dimension(s) : Parchemin, 525 x 19 cm

Fondée à la fin du VIe siècle par Évroul, l’abbaye d’Ouche ne résiste pas aux invasions normandes du IXe siècle. Elle est relevée vers 1050 par les moines de Jumièges, sous l’impulsion de Guillaume Giroie, seigneur d’Échauffour, et de la famille de Grandmesnil. Rapidement, l’abbaye acquiert une grande prospérité et devient un important foyer intellectuel et artistique, grâce à son enseignement, à son scriptorium et à sa bibliothèque. Son rayonnement atteint l’Italie normande, où Robert de Grandmesnil, après avoir renoncé à son abbatiat en 1091, vient avec quelques moines d’Ouche diriger plusieurs monastères de Calabre et des Pouilles.

Le moine le plus connu de Saint-Évroult est assurément Orderic Vital, qui y écrit au début du XIIe siècle son Historia ecclesiastica, l’une des plus importantes sources de l’histoire de la Normandie ducale et de l’Angleterre normande.

L’abbaye de Saint-Évroult, comme la plupart des abbayes normandes, participe à la colonisation monastique de l’Angleterre après la conquête de 1066. Elle fonde un prieuré à Ware, dans le Hertfordshire, et se constitue un patrimoine dans huit comtés.

L’intégration de la Normandie au domaine royal en 1204 ne met pas un terme aux relations économiques et spirituelles de part et d’autre de la Manche, mais les contreparties financières exigées par la royauté anglaise, l’éloignement et les tensions politiques amènent les abbayes normandes à renoncer à leurs possessions anglaises, pour certaines dès le début du XIIIe siècle, pour les autres au plus tard à la fin de la guerre de Cent Ans.

Le rouleau des possessions de l’abbaye de Saint-Évroult en Angleterre a été rédigé en 1272 à la demande de Richard de Lyre par Henri de Hales et Guillaume de Parnes, prieur de Ware. Constitué de dix peaux de parchemin, cousues bout à bout, le document énumère distinctement les possessions relevant de l’abbaye mère, de son prieuré de Ware, mais aussi de ses prieurés de Neuf-Marché et de Noyon-sur-Andelle. Le clerc distingue dans son dénombrement les domaines propres des moines, qu’ils exploitent directement, les tenures libres ou en villainage, sur lesquelles ils perçoivent des recettes, et les églises dont le droit de patronage appartient au prieur de Ware et qui paient une pension annuelle à l’abbaye mère.

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