Du 6 juin au 12 août 1944, l'Orne dans l'impatience
Présentation :
Les frappes aériennes alliées sont nombreuses : plus de 70 en 1943, 25 en 1944 avant le 6 juin, surtout le long des voies ferrées, entre Argentan et L’Aigle, sur les gares du Theil et de Condé-sur-Huisne. Au matin du 6 juin, le long des côtes de Normandie, débutent les opérations du Débarquement. Juin et juillet paraissent bien longs. Au 25 juillet, les Alliés ne dépassent pas Caen et Saint-Lô. Mais les Américains s’enfoncent vers Avranches, libérée le 31, contournent par le sud la poche de Mortain et le Bocage ornais, zone de repli des Allemands. Le 3 août, ils commencent à libérer le Passais. L’armée Patton a pour objectifs Le Mans, puis Alençon, et la libération du Perche.
Les bombardements : 800 victimes civiles en juin, 135 en juillet
Des renforts allemands venant du sud de la France passent par l’Orne. Les avions alliés frappent carrefours et gares, terrains d’aviation et usines, dépôts d’armes et d’essence. Le 6 juin, quatre vagues de ces avions laissent 220 morts, dont 98 à Flers, 41 à Écouché, 48 à Argentan. Le 7 est terrible pour L’Aigle (120 morts). Argentan et Flers sont bien des fois martelées. Alençon l’est le 9, Vimoutiers (200 morts) et Domfront le 14, Bagnoles fin juin. Les 17 et 26 juillet, Alençon l’est à nouveau (63 morts). Sur les routes se retrouvent des réfugiés du Calvados ; 25 000 s’abritent entre Sées et Rémalard. Plus de 120 000 traversent le Bocage vers la Mayenne.
Alençon, première ville française libérée en 1944 par une armée française
La 2e DB française du général Leclerc, forte de 15 000 hommes, intégrée à l’armée Patton, débarque à Utah Beach le 1er août, arrive au Mans le 9. Leclerc agit par surprise et rapidité, sans tirs d’artillerie préparatoires et meurtriers. Il arrive devant Alençon le 11 au soir. Le 12, à 4 heures du matin, il s’empare de la ville, contrôle les ponts avant le retour de la 9e division Panzer. Puis les groupements de la 2e DB traversent ou contournent la forêt d’Écouves. Les troupes arrivent après 22 heures devant Écouché, prise le 13 au petit matin. Les Allemands ne contrôlent plus qu’un étroit goulot entre Écouché et le sud de Falaise. Leclerc, installé à Fleuré, domine la plaine d’Argentan, nettoie le terrain, s’impatiente.
Du 1er avril au 30 septembre 1944, la Basse-Normandie recense 14 000 victimes civiles, dont 2 100 pour l’Orne, par bombardements aériens ou terrestres, ou par répression.