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Été 1944, la Résistance et la répression

Présentation :

À partir du 6 juin, des panneaux indicateurs sont inversés, des arbres abattus. Le maquis de Tanville, en Écouves, pense accueillir 500 parachutistes. Mais la Gestapo est aidée par des mercenaires français. Desmeulles est arrêté le 13 juin 1944. Le 20 juin, André Mazeline devient le chef de la Résistance ornaise. Il fusionne les FTP et l’Armée secrète au sein des Forces françaises de l’intérieur (FFI). Sur 1 500 hommes, « faute d’armement suffisant, 500 à 600 soldats de l’ombre prirent une part effective aux combats » (André Mazeline).

L’action de la Résistance

Du 6 juin au 20 août, les FFI détruisent, endommagent ou capturent 501 véhicules, mettent hors de combat 464 ennemis, dont deux généraux, font prisonniers 2 282 soldats. Le 12 août, Mazeline rencontre le général Leclerc à Sées et guide un de ses groupes vers Écouché. Dès le 12, autour d’Alençon et dans le Perche, les FFI neutralisent les derniers ennemis, libèrent eux-mêmes Longny. Ils hissent le drapeau tricolore sur les hôtels de ville, préparent la réorganisation administrative.

Décimation des maquis et massacre de L’Hôme-Chamondot

De juin à août, 80 Ornais sont déportés, surtout issus de la Résistance. Plus de 200 sont fusillés ou massacrés, résistants, otages, simples victimes. En juin, plusieurs maquis sont décimés (Courcerault, Tanville, Saint-Aignan-sur-Sarthe, Silly-en-Gouffern, Fleuré, Boucé).

En août, les Allemands frappent le 3 à Domfront, le 4 à Saint- Cyr-la-Rosière près de Nocé. Le 9, cinq responsables de la Résistance, sortis de leur geôle du château d’Alençon, sont massacrés à L’Hôme-Chamondot.

13 août, la tragédie de Tourouvre

Dans la soirée du 13 août, un détachement de S.S. fouille les maisons, en incendie plus de cinquante. Les S.S. font sortir des habitants, en abattent onze à leur porte. Un char tire sur une maison, tue quatre personnes. Des otages sont massés le long du mur de l’école de garçons. Un passant est fusillé, suivi de deux nouveaux innocents. Au total, 18 victimes sont dénombrées. À l’extérieur du bourg, une colonne de 80 otages est maintenue captive toute la nuit, libérée le lendemain matin. Confronté aux actions de la Résistance, le chef de l’unité S.S. a voulu venger la mort d’un de ses soldats.

De 1940 à 1944, 2 900 Ornais passent entre les mains des policiers français ou des Allemands ; 1 300 sont internés. Près de 500 personnes liées à l’Orne sont déportées (1 en 1940, 27 en 1941, 50 en 1942, 150 en 1943, 260 en 1944), principalement vers Auschwitz (camp de concentration et d’extermination), Buchenwald, Neuengamme. Plus de la moitié des déportés est décédée dans un camp.