Lettre de Roger Martin du Gard à Pierre Brisson, directeur du Figaro

Présentation :

Technique(s) / Support(s) / Dimension(s) : Lettre, papier, 21 x 13,3 cm
 L’écrivain Roger Martin du Gard n’est pas né en Normandie, mais en 1881 à Neuilly-sur-Seine. En revanche, il y a vécu, pendant la belle saison, de 1924 à sa mort en 1958. Même s’il n’est jamais devenu archiviste, il fait des études à l’École des chartes et soutient sa thèse de doctorat sur L’abbaye de Jumièges, étude archéologique des ruines, marquant ainsi un premier intérêt pour la Normandie. Son œuvre romanesque, en particulier ses œuvres les plus connues telles que Jean Barois et surtout les trois volumes de la saga Les Thibault, n’a pas eu pour cadre cette région ; elle s’est davantage centrée sur des questions humaines et la tragédie de la Grande Guerre. L’achat en 1924 du château du Tertre, à Sérigny près de Bellême, en fait un Ornais d’adoption qui reste toutefois à l’écart de la vie locale. L’obtention de son prix Nobel de littérature en 1937 est néanmoins considérée comme un honneur pour le département.

La propriété du Tertre, dont il s’occupe personnellement de l’aménagement, comme l’attestent les plans manuscrits conservés, devient à partir des années trente un lieu de rencontre et d’échange où sont accueillis les grands noms de la littérature comme André Gide, Albert Camus, Jean Cocteau, André Malraux, Georges Duhamel, etc.

Roger Martin du Gard fréquente également des artistes peintres français et étrangers qui ne manquent pas de lui tirer le portrait : Maurice Ray, Simon Bussy, Berthold-Mahn, Van Rysselberghe. Cet intérêt pour le portrait est peut-être à l’origine de l’autoportrait dessiné le 21 mai 1949 à Nice, là où il s’était réfugié en 1940 à l’arrivée des Allemands, dont le Département de l’Orne a fait l’acquisition en 2012. Cette représentation, dont la légende n’est pas autographe, a été conçue dans un esprit de dérision qui accentue jusqu’à la caricature la forme du visage et du nez.

Après la guerre, l’écrivain partage son temps entre Nice et le Tertre où il continue de recevoir et d’écrire, notamment les mémoires du Lieutenant-colonel de Maumort, roman dans lequel le château de Saillant correspond au Tertre, Bellême à Menneville, Mortagne à Gevrésy, tandis qu’Alençon et L’Aigle conservent leurs noms.

S’il meurt en sa propriété ornaise, Roger Martin du Gard est inhumé à Nice auprès de son épouse.

Thématique(s) :

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