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Les tissages mécaniques de l'entreprise Salles à La Ferté-Macé

  • Usage pédagogique Usage pédagogique
  • Date du document : début du XXe siècle
  • Référence : 2 FICP 168/55
  • Auteur(s) : auteur inconnu
  • Lieu(x) : La Ferté-Macé
  • Période(s) : De 1815 à 1914 , De 1914 à nos jours
  • Type(s) de document : Document iconographique / Photographie

Présentation :

Prise au début du XXe siècle, cette photographie permet d’illustrer l’évolution majeure qu’a connue l’industrie textile ornaise au cours du XIXe siècle, à savoir la naissance de l’usine comme lieu de production tandis que disparaissaient lentement les ateliers domestiques.

L’entreprise Salles est fondée au début du XIXe par François Salles ; comme partout ailleurs, elle fonctionne d’abord par l’emploi d’une main d’œuvre rurale à domicile à laquelle elle fournissait le fil de coton. En 1863, pour répondre à la demande croissante, les deux fils de François, Théodore et Clovis, font construire un tissage mécanique. Ils ne sont pas les seuls dans la région à prendre ce virage de la mécanisation (voir aussi dans ce chapitre l’exemple des tissages Retour) : comme l’écrit Gérard Bourdin, « de 1862 à 1874, neuf tissages mécaniques sont fondés à La Ferté-Macé ; de 1864 à 1885, neuf le sont aussi à Flers… » (L’Orne de la préhistoire à nos jours, p. 274).

La force motrice nécessaire au fonctionnement des métiers mécaniques est fournie par une machine à vapeur dont la cheminée caractéristique domine le bâtiment sur la photographie. Le mouvement est ensuite transmis dans l’usine par un système d’axes, courroies et poulies (voir dans ce chapitre la photographie du tissage du Tremblay). Ainsi, la mécanisation de la production implique nécessairement la concentration de la main d’œuvre à proximité de la machine à vapeur et donc la généralisation de l’usine.

On notera également les caractéristiques du bâtiment : de vastes volumes très éclairés par de grandes fenêtres et une toiture en dents de scie, nommée shed. Le pan le plus court de la toiture est vitré pour laisser rentrer abondamment la lumière nécessaire puisque l’éclairage électrique n’apparaîtra que plus tard.