Aller au contenu principal

Les enfants au travail dans une verrerie à Saint-Evroult

  • Usage pédagogique Usage pédagogique
  • Date du document : début du XXe siècle
  • Référence : coll. particulière
  • Auteur(s) : Eugène Pasquis
  • Lieu(x) : Saint-Évroult-Notre-Dame-du-Bois
  • Période(s) : De 1815 à 1914 , De 1914 à nos jours
  • Type(s) de document : Carte postale / Photographie

Présentation :

Le document est une carte postale éditée d’après une photographie prise au début du XXe siècle par Eugène Pasquis, photographe à L’Aigle. Elle montre l’atelier des souffleurs de verre de la verrerie de Saint-Evroult-Notre-Dame-du-Bois et permet d’illustrer le travail infantile qui employait de nombreux « gamins » selon le jargon du métier.

La verrerie de Saint-Evroult était un établissement important fondée en 1837 par M. Grégoire-Gassot. Elle est spécialisée dans la fabrication de flacons pour pharmacie et parfumerie et emploie environ 140 ouvriers au début du XXe siècle. Elle reste en activité jusqu’en 1935.

La « chienneterie », c’est-à-dire l’ensemble des « gamins » employés dans la verrerie, était formée des enfants des ouvriers ou recrutée parmi les enfants de l’Assistance Publique. Comme les autres employés, les enfants de la verrerie étaient logés sur place en échange d’une retenue sur salaire. Ils étaient employés à diverses tâches.

On voit ici une étape de la fabrication d‘un flacon de verre par soufflage-moulage. Le souffleur a prélevé avec sa canne (tube en acier creux) la quantité de verre (paraison) nécessaire pour l’objet à réaliser. Il roule ensuite la paraison sur un « marbre » pour lui donner une première ébauche de forme comme on peut le voir sur la carte postale. Puis il dépose le verre ainsi grossièrement formé dans un moule tenu à ses pieds par un apprenti assis. La photographie ne montre pas le moule mais on devine bien que les enfants tiennent quelque chose entre leurs mains. Les enfants doivent ensuite fermer le moule. Ils peuvent aussi être employés pour transporter les objets entre deux étapes de la cuisson.

Dans les verreries, les conditions de travail des ouvriers sont particulièrement difficiles. Ils doivent supporter les chaleurs extrêmes du four et soutenir des cadences d’autant plus rapides qu’ils sont payés à la pièce. Les enfants subissent les mêmes conditions. Les accidents sont fréquents et les violences exercées par les adultes ne sont pas rares non plus. Au début du XXe siècle, les « gamins » touchaient 12 francs par mois ; le souffleur recevait de 45 à 80 F selon ses cadences et la nature des objets fabriqués.