Le rétablissement parfois difficile de l’ordre républicain
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Usage pédagogique
- Date du document : 07/10/1944
- Référence : 1 W 20
- Auteur(s) : Renseignements généraux
- Lieu(x) : Saint-Clair-de-Halouze
- Période(s) : De 1914 à nos jours
Présentation :
Ce courrier du commissaire des Renseignements Généraux adressé à sa hiérarchie et au préfet Robert Lécuyer évoque un fait divers comme il s’en est produit tant en France dans les semaines après la Libération. A Saint-Clair-de-Halouze, trois hommes porteurs d’un brassard de FFI ont tenté d’attaquer une ferme. Le commissaire ne sait pas s’il s’agissait de véritables FFI, ou de simples brigands qui voulaient se faire passer pour tel. Mais l’essentiel n’est pas là : comme l’écrit le commissaire, le mécontentement de l’opinion publique grandit à l’encontre des FFI. D’autres rapports vont dans le même sens : on reconnaît volontiers le rôle qu’ils ont joué dans la Libération mais on considère qu’il est temps désormais qu’ils rentrent dans le rang. Même ceux qui ne sont pas tombés dans le banditisme sont perçus comme abusant de leur pouvoir. Pour la population, ils doivent ou bien intégrer l’armée régulière, ou bien revenir à la vie civile.
Or, certains semblent ne pas se résigner facilement à cette alternative, par facilité parfois mais souvent aussi pour des motivations politiques. De nombreux FFI estiment à raison qu’ils ont risqué leur vie pour la Libération et n’acceptent pas facilement, après des mois de clandestinité, de reconnaître l’autorité du pouvoir central du Gouvernement Provisoire de la République Française (GPRF) venu d’Alger. Les difficultés économiques persistantes les confortent souvent dans l’idée que cette autorité n’est pas efficace et se montre en outre complaisante envers les « profiteurs », réels ou imaginaires. On la soupçonne aussi de se montrer trop clémente envers les « collabos. »