Le camp de prisonniers de Nonant-le-Pin le 21 août 1944
-
Usage pédagogique
- Date du document : 21/08/1944
- Référence : 39 Fi 59
- Auteur(s) : Forget
- Lieu(x) : Nonant-le-Pin
- Période(s) : De 1914 à nos jours
- Type(s) de document : Document iconographique / Photographie
Présentation :
Issue d’une série de photographies de l’armée américaine, ce cliché montre des prisonniers allemands détenus dans l’un des plus grands camps de Normandie, à Nonant-le-Pin.
Après leur détention dans les camps de fortune sur les plages (beach enclosures), les premiers prisonniers allemands capturés en sont d’abord transférés en Angleterre. Mais à mesure que les Alliés progressent, le nombre de prisonniers s’accroît ; ainsi, 250 000 soldats sont capturés pendant la bataille de Normandie. L’Angleterre n’étant plus en mesure d’absorber un tel flux de prisonniers, ils vont être détenus sur place.
Avec un maximum de 30 000 prisonniers, le camp de Nonant-le-Pin était un des plus grands de Normandie. D’après la légende qui accompagne la photographie dans le catalogue de l’armée américaine, il héberge déjà 10 000 soldats lors de la prise de vue, le 21 août 1944. La plupart de ces soldats ont été capturés lors de l’encerclement de la poche de Falaise, à quelques kilomètres de là. Ils sont allemands ou originaires des territoires annexés par le Reich dans l’Est de l’Europe. Des baraquements, visibles sur la photographie, sont aménagés mais l’on voit que le camp est déjà surpeuplé. D’ailleurs, la présence de ces baraquements pose question puisque l’on ne comprend pas bien comment les Américains ont pu les installer aussi rapidement : ou bien le camp existait déjà auparavant (ce dont nous n’avons pas de trace), ou bien la date indiquée est erronée.
Quoi qu’il en soit, la progression des Alliés dans les mois suivants entraîne l’accroissement du nombre de prisonniers, dont une partie sera envoyée en Normandie. On compte donc plus de 400 000 prisonniers allemands dans la région en avril 1945. Au début de cette année, les Américains rétrocèdent la gestion et l’utilisation des prisonniers aux autorités françaises. Ils sont alors employés aux travaux des champs et à la reconstruction, mais aussi au déminage, en violation des Conventions de Genève. Quelques milliers d’entre eux y laisseront la vie. Malgré cela, les prisonniers sont traités correctement dans l’ensemble, surtout au regard des conditions de vie des populations civiles dans la région à la même période. La plupart rentrent en Allemagne entre 1947 et 1948 mais certains resteront en France définitivement.