Edgard Kahn et sa fille Berthie
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Usage pédagogique
- Date du document : 1940-1942
- Référence : Archives privées d'Evelyne Kahn
- Auteur(s) : auteur inconnu
- Période(s) : De 1914 à nos jours
- Type(s) de document : Photographie
Présentation :
Edgard Kahn, né le 12 octobre 1907 à Merzig (Sarre), est le quatrième enfant de Julius et Ida Kahn. Après le référendum en faveur de l’annexion de la Sarre à l’Allemagne (janvier 35), tandis que ses parents et son frère Alfred se réfugient en France, il part pour la Palestine avec son épouse Liesel, sans doute en même temps que sa grande sœur Gustel, son mari Marcel Bonnem et leurs trois enfants. C’est là, en 1936, que naît sa première fille, Berthie, photographiée ici dans ses bras, peut-être vers 1941.
On a vu que cette tentative d’installation en Palestine fut un échec. Edgard, Liesel et les Bonnem préfèrent rejoindre le reste de la famille à Alençon ; ainsi, en 1938, Edgard est enregistré au tribunal de commerce d’Alençon comme associé de son frère Alfred (voir les documents dans ce dossier).
Au printemps 1940, Edgard, Alfred et son beau-frère Marcel, tous réfugiés sarrois, sont internés en tant que ressortissants de pays ennemi. Ils sont d’abord détenus dans le camp de Funay au Mans (Sarthe), et enrôlés au service de l’armée française, puis transférés en zone libre après l’armistice dans le cadre des Compagnies de Travailleurs Etrangers, puis Groupes de Travailleurs Etrangers.
En août 1940, son épouse Liesel (Théa) et sa fille gagnent la zone libre. Elles s’installent à Lavelanet (Ariège). Selon le journal d’Ida Kahn, sa mère, restée à Alençon, Edgard parvient alors à se faire « muter » à Lavelanet. On ne sait pas très bien quand il parvient à être libéré de ses obligations de travailleur étranger. Quoi qu’il en soit, il est enregistré par la préfecture de l’Ariège comme juif sarrois avec Liesel, tous deux domiciliés à Lavelanet, rue des Moulines, puis rue Saint-Jean, au moins à partir de juillet 1941. Il travaille alors comme manœuvre pour l’entreprise de bâtiments Costa. C'est peut-être pendant cette période que fut prise la photographie présentée ici ; les collines à l'arrière-plan seraient les contreforts des Pyrénées.
En février 43, alors que Liesel est sur le point d'accoucher de leur deuxième enfant, Evelyne, Edgard est arrêté (voir documents dans ce chapitre). Liesel et ses deux filles passeront le reste de la guerre cachées par les bonnes soeurs de l'hôpital où elle a accouché. Edgard est déporté à Majdanek ; il n'en reviendra pas.