Tract allié prévenant les populations de l'imminence des bombardements

Présentation :

Les Alliés ont bien conscience que les bombardements massifs et systématiques des villes normandes vont causer de nombreuses victimes civiles. Ainsi, le général Eisenhower, commandant en chef des forces alliées, écrit un an après la guerre : « Les premières attaques sur les systèmes de communication française furent entreprises à la suite d’une décision extrêmement pénible dont j’endossai pleine responsabilité (…) Je n’ignorais pas que les attaques contre les principales gares et les centres ferroviaires (…) se payaient lourdement en vies française. » (cité dans la préface du catalogue de l’exposition « Orne, été 44, Le prix de la liberté », réalisée par les Archives départementales de l’Orne).

Pour essayer malgré tout de limiter le nombre de victimes, les généraux américains, « plus sensibles au sort des populations civiles que leurs homologues britanniques », selon Jean Quellien (La bataille de Normandie, Tallandier, 2014), obtiennent que les bombardements soient précédés par des largages massifs de tracts afin d’avertir les populations.

C’est l’un de ces tracts qui est présenté ici. Il a été retrouvé Chemin-des-Planches à Alençon en juin 1944. L’efficacité de ces largages fut très faible. Jean Quellien note que la plupart des tracts se sont égarés loin de leurs objectifs et que ceux qui arrivèrent à destination n’eurent gère d’effet sur les civils. Certains n’ont pas pris la mesure du danger, d’autres n’avaient tout simplement pas la possibilité d’aller s’installer ailleurs.