Réseau local encore : la gare de Bellême et la ligne L'Aigle-Coulombiers-La Hutte via Mortagne
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Usage pédagogique
- Date du document : début du XXe siècle
- Référence : 2 FiCP 38/70
- Auteur(s) : auteur inconnu
- Lieu(x) : Bellême , Coulombiers (Sarthe) , L'Aigle , La Hutte (Sarthe) , Mortagne-au-Perche
- Période(s) : De 1815 à 1914
- Type(s) de document : Carte postale / Photographie
Présentation :
Le document présenté ici est le recto d’une carte postale non datée mais prise sans doute au début du XXe siècle où figure une photographie de la gare de Bellême inaugurée en 1881.
Dans les villes et villages traversés par le train apparaissent donc ces lieux nouveaux, les gares, appelés à jouer un rôle majeur aussi bien dans le rapport à l’espace des populations que dans l’économie et dans l’imaginaire. N’oublions pas que lorsque se développe le réseau ferré, l’automobile n’existe pas encore. Le train permet donc une contraction spectaculaire de l’espace vécu. Quelques heures suffisent désormais à franchir des distances qui parfois nécessitaient auparavant plusieurs jours de voyage. Ce rétrécissement du monde constitue une ouverture culturelle et contribue également à l’unification de la nation. Il offre aussi des opportunités économiques nouvelles : les marchés s’agrandissent, les marchandises circulent davantage. Comme une porte ouverte sur le monde, la gare est aussi un lieu marqué par une grande charge affective, celle des séparations et des retrouvailles sur les quais. La littérature et la peinture exploitent d’ailleurs tout cet imaginaire nouveau qui se développe autour des trains, des gares et des voies ferrées.
On l’a déjà dit : à partir de 1865, l’Etat laisse aux départements la possibilité de créer des lignes d’intérêt local. Le projet d’une ligne reliant les localités de l’Est du département et connecté à la ligne Le Mans-Mézidon est adopté en 1875. La ligne est terminée en 1881. En proposant quatre allers-retours par jour, elle renforce la situation de carrefour ferroviaire de Mortagne où elle se connecte à la ligne Alençon-Condé-sur-Huisne. Ainsi, l’Est de l’Orne peut être relié à la grande ligne radiale Paris-Rennes.
La construction de cette ligne ne s’inscrit pas dans le cadre du plan Freycinet (lancé en 1879) car elle a été planifiée quatre ans avant mais elle répond à des objectifs similaires : il s’agit de désenclaver les territoires jusqu'alors privés d’accès au train. On espère ainsi accroître leur dynamisme économique mais également réaliser la promesse républicaine de l’égalité des citoyens.