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L'Orne et Vichy

Présentation :

Le maréchal Pétain, chef de l’État français, installé à Vichy, établit la Révolution nationale qui instaure un régime autoritaire et veut valoriser la France rurale. À la suite de la rencontre entre Pétain et Hitler à Montoire le 24 octobre 1940, la collaboration d’État est engagée et la France devient fournisseur économique. En juin 1942, Pierre Laval, chef du gouvernement, déclare « Je souhaite la victoire de l’Allemagne ». En novembre 1942, l’Allemagne envahit la zone sud. En février 1943, le Service du travail obligatoire pour l’Allemagne (STO) est instauré.

La Révolution nationale

Le pouvoir du préfet est renforcé. Le conseil général est suspendu et son ancien président, le Dr Dentu, est marginalisé. Le préfet peut révoquer les élus des villes de plus de 2 000 habitants. Un sous-préfet est rétabli à Mortagne. Tout fonctionnaire peut être immédiatement renvoyé. Les étrangers sont surveillés, en particulier les Espagnols du camp de Sées. Dans 80 communes, le crucifix est replacé dans les écoles ou les mairies mais la hiérarchie catholique n’apporte plus son soutien public après mars 1942.

La déception paysanne et la bataille du beurre

La paysannerie adhère en nombre à la Corporation agricole, grand syndicat unique. Elle espère un retour au premier rang dans la société. Mais la Corporation est utilisée pour surveiller les réquisitions d’animaux destinés à l’Allemagne. Les habitants sont donc soumis à la pénurie, au rationnement, aux achats occultes. Le lait, la crème, le beurre doivent être en grande partie livrés aux laiteries elles-mêmes surveillées ; ils le sont totalement à partir de décembre 1943. Le beurre reste fabriqué clandestinement, parfois écoulé au marché noir vers Paris, souvent réservé à la population locale.

Les réquisitions en produits et en hommes

Le minerai de fer, les pierres, le bois, une bonne partie du travail industriel sont accaparés par l’occupant. 4  200 Ornais sont contraints de travailler en Allemagne, « déportation de masse » étendue aux paysans en juin 1943. Mais l’Orne cache 4  300 réfractaires au STO ; ainsi, dans le Domfrontais, 280 se réfugient à Lonlay-l’Abbaye. Marcel Palmier, chef de division à la préfecture, fournisseur de faux papiers, est arrêté le 16 mars 1944 ; il meurt en déportation.

En 1940, la confiance dans le maréchal Pétain est largement partagée. En mars 1943, le préfet estime que 80 % des Ornais sont gaullistes.