La difficile transmission de l’expérience concentrationnaire

Présentation :

Le document présenté est un courrier du commissaire des renseignements généraux adressé à sa hiérarchie et au préfet au sujet d’une conférence organisée à La Ferté-Macé par un ancien déporté rescapé des camps, membre du Parti communiste, devant une assistance assez nombreuse (200 personnes) semble-t-il.

La dernière phrase du courrier mérite que l’on s’y arrête : « Aux dires de certains membres du parti, M. Richard aurait manifestement exagéré les descriptions faites. » S’il est tout à fait possible, en effet, que le conférencier ait grossi le trait, on pense aussi à la difficulté de transmettre l’expérience des camps rapportée par tant d’anciens déportés. Pour bien des raisons (les difficultés de la vie quotidienne, la volonté d’oublier les années noires, ou bien encore l’incapacité à concevoir l’horreur des camps), la parole des rescapés n’a guère été entendue au lendemain de la guerre. Il n’empêche que cette conférence illustre une volonté précoce de témoigner et de transmettre une mémoire de l’expérience concentrationnaire.