Alençon, première ville française libérée par des troupes françaises
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Usage pédagogique
- Date du document : 12/08/1944
- Référence : 56 Fi 264
- Auteur(s) : auteur inconnu
- Lieu(x) : Alençon
- Période(s) : De 1914 à nos jours
- Type(s) de document : Photographie
Présentation :
La photographie montre le passage d’un convoi de la 2e DB le 12 août 1944 dans le centre d'Alençon, la première ville de France libérée par des troupes françaises. Elle est prise place du Puits des Forges, à deux pas de l’église Notre-Dame. A la fenêtre du premier étage, à gauche (2e à partir de la droite), le maire Charles Chesneaux, salue le cortège. On a pris le temps d’accrocher un drapeau tricolore mais, sur la maison de l’angle, on peut encore voir l’enseigne en allemand de la Frontbuchhandlung, sorte de centre culturel pour les troupes d’occupation.
Venue du Mans, la 2e DB du général Leclerc s’est approchée d’Alençon le 11 août au soir. Le jour même, elle a été sérieusement accrochée par la 9e division Panzer à Champfleur. Elle a pour ordre de s’emparer de Carrouges et de repousser la 9e Division Panzer. Pendant ce temps, les Américains et les Anglais avancent à l'Ouest du département et les Canadiens et les Polonais au Nord.
Pendant la nuit du 11 au 12 août, guidé par Raymond Ciroux, un jeune résistant, le général Leclerc organise une reconnaissance des abords de la ville. Elle est alors peu défendue et les ponts sur la Sarthe ne sont pas minés. Les Allemands se sont provisoirement retirés mais leurs troupes abritées dans les forêts d’Ecouves et de Perseigne doivent revenir pour une contre-offensive. Leclerc profite de ce vide défensif pour s’emparer rapidement d’Alençon. La ville est libérée sans coup férir au cours de la nuit et Leclerc installe son poste de commandement au 31, rue du Pont Neuf (devenu aujourd'hui un restaurant).
Au matin, les Alençonnais découvrent leurs libérateurs. Leur joie est immense mais à 8 heures, une escadrille de bombardiers américains s’approche ; elle vient bombarder la ville pour faciliter la progression des Alliés. Les panneaux oranges installés par les soldats de Leclerc pour signaler leur présence aux aviateurs permettent d’éviter le bombardement.
Après Le Mans, la perte d'Alençon affaiblit les positions allemandes en Normandie puisque, comme l'indique Jean Quellien (La bataille de Normandie, Tallandier, 2014), "la ville était l'une des principales bases arrière de ravitaillement en munitions et en carburant de la VIIe armée" allemande.
Pour rendre hommage à son libérateur, Alençon rebaptise une partie de la route du Mans avenue du Général Leclerc le 27 février 1945. En 1970, une statue en bronze du général est installée en face du numéro 31 de la rue du Pont-Neuf où il avait installé son Quartier Général pour quelques heures.