La famille Gasser, Juste parmi les nations

Présentation :

Réfugié près d’Albi avec son épouse Rosa et sa fille Béatrice, Alfred Kahn travaille dans les fermes du voisinage. Il raconte dans son interview par Ouest-France qu’à l’été 1942, alors qu’il aidait à la moisson à la ferme de la Bélaudié, à proximité du village de Mouzieys-Teulet, le « grand-père », Charles Gasser, l’a assuré de sa protection. Le père de Charles avait quitté l’Alsace en 1870 lorsque les Allemands l’avaient annexée. Il est donc particulièrement sensible à l’histoire d’Alfred, qui a fui la Sarre après sa restitution à l’Allemagne. Charles, son fils Jean, et sa belle-fille Maria, apportent toute leur aide aux Kahn. Après que la gendarmerie les a prévenus de leur arrestation imminente, ils leur trouvent d’abord un refuge à Albi chez des amis et prennent la petite Béatrice à la maison. Puis ils les cachent dans leur ferme, dans une cabane construite par Jean au-dessus du grenier. Ils leur ont sans aucun doute sauvé la vie.

En 1953, l’Etat d’Israël décide de rendre hommage à tous ceux qui, au péril de leur vie, ont sauvé des Juifs des persécutions nazies. Pour cela, il crée une distinction particulière : « Justes parmi les nations ». Cette démarche s’inscrit dans un projet plus vaste de commémoration des victimes de la Shoah. Depuis 1953, 27 712 personnes ont reçu ainsi ce titre. Parmi eux se trouvent les Gasser, reconnus « justes parmi les nations » en 2001. Sur la photographie présentée ici, et issue des documents du Mémorial de Yad Vashem, chargé d’entretenir la mémoire de la Shoah, se trouvent Maria et Jean Gasser à gauche ; à droite, Charles, le père de Jean, tient la main de son petit-fils.

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