Une lettre d'Edith à son oncle Albert Meyer

Présentation :

Nous sommes en décembre 1941. Edith est alors scolarisée à l’école supérieure de jeunes filles de Montsort où elle poursuit son chemin de bonne élève. Elle écrit à son oncle Albert Meyer, qui est emprisonné à Caen depuis le mois de janvier. Il avait eu le malheur de dire publiquement tout le mal qu’il pensait de Hitler ; il a été dénoncé puis condamné à 5 ans de prison pour « propagande anti-allemande ». Son épouse, Lilli (née Kahn), vit rue des Granges avec Edith. Elle écrit à Albert deux à trois fois par semaine (voir le chapitre "Rafles, déportation et extermination"). Assez souvent, Edith, Gustel, Rudolph ou Ida ajoutent un petit mot au bas de ses cartes. Ici, c’est l’inverse : c’est Edith qui écrit, et Lilli qui ajoute quelques phrases à la fin.

Ecrit avec une belle graphie ronde d’écolière, le courrier d’Edith évoque les petites choses de la vie quotidienne : les échanges de courrier avec la famille qui les avait hébergés pendant l’exode. Il semble que les Bonnem/Kahn avaient une grande facilité à tisser des liens et à se faire de amis, à en juger par tous ceux qui sont mentionnés dans les correspondances. Elle donne aussi des nouvelles de son père, Marcel, ainsi que des parents éloignés par la guerre. Elle parle des colis envoyés à la prison, du temps qu’il fait, du charbon, dont on craint de manquer, des leçons de piano : la vie presque ordinaire sous l'Occupation.

Thématique(s) :

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