Les ouvriers des tissages mécaniques Retour à La Ferté-Macé
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Usage pédagogique
- Date du document : 1911
- Référence : 129 FI 21
- Auteur(s) : G. Courcelle
- Lieu(x) : La Ferté-Macé
- Période(s) : De 1815 à 1914
- Type(s) de document : Photographie
Présentation :
Cette photographie est extraite d’un ensemble de prises de vue, sans doute à vocation promotionnelle, réalisées en 1911 par G. Courcelle dans l’entreprise Retour de La Ferté-Macé. Elles présentent les différents ateliers de production, les ouvriers, les patrons, etc. Ici, le photographe a fait poser les ouvriers au côté de l’usine, avec son toit en shed caractéristique, et devant l’immense cheminée de la machine à vapeur.
Le fondateur de l’entreprise, Jacques Retour (1796-1852), était un tisserand prospère qui a contribué à l’introduction du coton dans l’activité textile du Bocage. Son entreprise fonctionne d’abord par l’emploi d’une main d’œuvre rurale à domicile à laquelle elle fournissait le fil de coton. En 1863, ses deux fils, Frédéric (1824-1877) et Michel (1827-1883), décident de faire construire une usine de tissages mécaniques, ouverte en 1865. Désormais, ce sont les ouvriers qui viennent au coton pour faire fonctionner les métiers mécaniques dont le nombre s’accroît à mesure que l’entreprise se développe, passant de 200 en 1865 à 288 en 1913. A l’inverse, le nombre des ouvriers diminue, passant de 388 à 300 entre 1883 et 1913 puisque la machine permet d’augmenter les rendements.
On voit sur la photographie que la main d’œuvre est mixte. Dans son étude sur Maurice Retour, Michel Louvel nous apprend que les femmes représentent 70 % de la main d’œuvre, avec un âge moyen de 40 ans (et 43 ans pour les hommes). En 1911, la plus jeune employée de l’entreprise a 14 ans (peut-être la 4e à partir de la gauche au 1er rang ?) ; rappelons en effet que depuis 1892, le travail des enfants de moins de 13 ans est interdit (voir le chapitre sur le travail des enfants).
La main d’œuvre est employée à différents métiers : tissage bien sûr, mais aussi dévidage, bobinage, ourdissage, tramage, teinture, blanchissage, mécanique sans compter les emplois administratifs (secrétariat, comptabilité, etc.).
On suppose que les photographies de G. Courcelle ont été réalisées dans un but promotionnel pour mettre en valeur l’entreprise. Semblable à une photo de famille, cette prise de vue souligne la cohésion et l’unité des ouvriers au service de l’usine. Elle s’inscrit dans la vision paternaliste du patron Maurice Retour qui considérait l’entreprise comme une famille (voir à ce propos le document « Maurice Retour, un patron social ? »).