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1804 - 1815, l'Orne et l'Empire

  • Période(s) : Révolution et Empire (1789-1815)
Reprise en 1803, la guerre oppose la France aux puissances européennes. Après la victoire d’Austerlitz (2 décembre 1805), Napoléon mène de brillantes campagnes. En 1810, il épouse Marie-Louise, fille de François Ier d’Autriche. Pour vaincre l’Angleterre, il ferme l’Europe à son commerce par le blocus continental. Le tsar rompt avec la France. En 1812, la Grande Armée entre à Moscou, mais elle subit pendant l’hiver une désastreuse retraite. Napoléon abdique le 6 avril 1814, est exilé à l’île d’Elbe. De mars à juin 1815, pendant les Cent jours, il retrouve le pouvoir, mais il est définitivement battu à Waterloo (18 juin 1815).

Alençon profite de l’Empire

La halle au blé s’ouvre en 1812, symbole de la pacification des campagnes et de la reprise du commerce. Jacques Mercier modernise la production de dentelles, emploie 400 ouvriers. Le point d’Alençon orne l’habit des sénateurs, la robe de mariage de Marie-Louise. La toile de chanvre se vend grâce aux commandes militaires et à l’exportation frauduleuse des basses qualités vers les pays dominés.

Les entrepreneurs visent le marché continental fermé aux Anglais. François Richard s’associe à l’Alençonnais Jean Lenoir-Dufresne. Ils installent, avec machines, des filatures de coton, à Athis, Sées et L’Aigle, développent le tissage à Athis, Sées, Écouché, Mortagne ainsi qu’à Alençon où, en 1810, 800 métiers fonctionnent en atelier et à domicile. Mais la concurrence hollandaise sévit, Napoléon taxe les importations de coton. La demande baisse par suite des mauvaises récoltes de 1811-1812. Richard, chevalier de la Légion d’honneur, a connu la réussite mais il est ruiné en 1814. Proscrit lors du retour de Louis XVIII, il se réfugie à Flers.

L’Orne et la Grande Armée

Les 19 premiers promus pour la Légion d’honneur sont des militaires. Né à Montabard, près de Trun, entré dans l’armée en 1792, capitaine en 1799, décoré le 16 août 1804, blessé à Eylau, Jean-Baptiste Coeffé meurt dans une ambulance le 10 février 1807. L’armée a besoin de plus en plus d’hommes. En 1803, près de la moitié des conscrits sont réfractaires ou déserteurs. À partir de 1813, les levées se succèdent. En janvier 1814, lors du départ des « Marie-Louise », 428 Ornais sur 2 336 prennent la fuite.

Après Waterloo, de fin juillet au 22 septembre 1815, plus de 6 000 soldats prussiens occupent la moitié est du département et imposent des réquisitions. Blücher, un des vainqueurs de Waterloo, vient à Alençon et Sées.