Aller au contenu principal

Résister à la déportation (thème CNRD 2023/2024)

  • Période(s) : De 1914 à nos jours
Cette année, le thème du Concours National de la Résistance et de la Déportation invite les candidats à réfléchir aux différentes formes de la résistance à la Déportation. La lettre de cadrage propose de distinguer la résistance à la déportation, la résistance en déportation, la résistance par le savoir et la résistance par la mémoire. Comme pour les années précédentes, les Archives départementales ont voulu proposer aux professeurs engagés dans le CNRD des ressources locales pour faire travailler leurs élèves. Il faut bien reconnaître cependant que les recherches menées dans les fonds n’ont donné que de maigres résultats.

Rappelons en effet que les Archives départementales collectent en priorité les documents fournis par les administrations publiques (services fiscaux, état-civil, écoles, hôpitaux, armée, police, justice, etc.). Or, les actions des résistants, le plus souvent clandestines, laissent peu de traces et échappent en grande partie à ces administrations. Il arrive bien entendu que des rapports des Renseignements Généraux ou des enquêtes de police ouvrent une fenêtre sur ces activités mais rien, dans ces documents, ne permet d’illustrer à proprement parler une résistance à la déportation entendue comme une activité organisée. Enfin, si certaines sources permettent d’évoquer les réfractaires au STO, la lettre de cadrage rappelle que le STO ne peut être considéré comme une déportation.

Les Archives départementales conservent aussi des fonds d’origine privée, versés après la guerre par des particuliers et des organisations, qui contiennent une documentation remarquable sur les activités de la Résistance. Mais là encore, force est de constater que le sujet particulier de la résistance à la déportation y est très peu documenté. On peut y apprendre beaucoup sur l’organisation des réseaux, les activités de renseignement, les actions militaires ou encore l’aide apportée aux aviateurs alliés, aux prisonniers de guerre et aux réfractaires au STO mais presque rien qui puisse évoquer le thème du CNRD.

Cependant, la résistance à la déportation, ce sont aussi toutes les stratégies mises en place par les personnes persécutées pour échapper au système répressif du Reich ou de Vichy. De nombreux Juifs ont pu ainsi éviter le pire, ou essayer d'éviter le pire, en disparaissant et en se cachant, souvent avec une aide plus ou moins organisée. De ces disparitions, il reste quelques traces dans les Archives, et nous en présentons ici quelques exemples.

Les Archives départementales conservent également des sources secondaires (articles de presse, monographies, témoignages…) qui permettent de travailler justement sur ceux qui, très discrètement, ont fourni une aide à ces Juifs persécutés. Parmi eux, certains ont reçu le titre de « Justes parmi les Nations », distinction décernée par Yad Vashem, l'Institut International pour la Mémoire de la Shoah. Ces sources sont à la disposition des professeurs et de leurs élèves qui souhaiteraient venir les consulter. Par ailleurs, la liste des Justes de l’Orne est disponible sur le site internet du Mémorial de Yad Vashem. Elle propose, pour chaque personne, une notice qui raconte les faits ; on trouve également cette notice, enrichie parfois, sur le site de l’association AJPN. Ces notices peuvent constituer le point de départ d'un atelier de recherche menée dans nos fonds avec une classe pour mieux connaître les familles concernées. Nous espérons donc vous recevoir bientôt.