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Les révolutions de l'été 1789

  • Période(s) : Révolution et Empire (1789-1815)
Le 17 juin 1789, le tiers état se proclame Assemblée nationale. Le 20, par le serment du Jeu de paume, cette assemblée jure de ne pas se disperser avant d’avoir voté une constitution, texte qui définit et limite les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. Le 27, le roi accorde le vote par tête : les partisans des réformes dominent. Le 9 juillet, l’Assemblée se déclare constituante. Le 14, la foule des Parisiens s’empare de la Bastille, symbole de la monarchie absolue. Le 20 août, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen est votée. Les 5 et 6 octobre, les Parisiens obligent le roi à quitter Versailles et à s’installer au cœur de Paris, au palais des Tuileries.

Les révoltes antiseigneuriales du Bocage

Une rumeur atteint Alençon les 22 et 23 juillet, « jeudi fou ». Les brigands à la solde des privilégiés viendraient du Perche, couperaient le blé vert pour affamer le peuple. C’est la Grande Peur. Rien n’arrive mais le qui-vive gagne le Perche et la région de L’Aigle.

Entre les 22 et 28 juillet, dans le Bocage, alors une des régions les plus agitées de France, des paysans, jusqu’à 2 000 à Saint-Ouen-le-Brisoult, pillent une quinzaine de châteaux, détruisent les archives seigneuriales. Le curé donne sa bénédiction. Le seigneur renonce à ses droits devant un notaire. À Carrouges, Le Veneur les abandonne de lui-même. Des terres sont rendues à la communauté. Dans la nuit du 4 août, les privilèges sont abolis à Versailles, le droit de chasse accordé à tous. Les droits seigneuriaux sont supprimés ou rachetables.

La Révolution des villes

Après le 14 juillet, les greniers à sel qui entourent Alençon sont forcés par le peuple. Plus de gabelle ! À Argentan, Mortrée, L’Aigle, Domfront, des bureaux des agents du roi sont mis à sac : plus d’impôts sur les cidres ou poirés qui entrent en ville !

L’intendant n’a plus de pouvoir. La bourgeoisie constitue des gardes nationales. À Alençon, Argentan, Mortagne, Sées, Tinchebray, des comités nationaux s’occupent de la police, fixent le prix du pain, établissent de nouvelles municipalités. À Alençon, dès le 31 août, un nouveau maire est élu, l’avocat Demées, confirmé en 1790.