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Les changements culturels : les victoires de l'instruction

  • Période(s) : De 1815 à 1914
En 1833, la loi Guizot oblige chaque commune de plus de 500 habitants à entretenir une école pour garçons et un instituteur. En 1848, les deux tiers des conscrits sont alphabétisés. En 1867, la loi Duruy impose une école de filles pour les communes de 500 habitants. Jules Ferry fait voter les lois sur l’enseignement laïque, gratuit et obligatoire jusqu’à 13 ans révolus (1881-1882).

Essor de l’instruction

Pour un peu plus de 500 communes, l’Orne recense 353 écoles en 1833, près de 800 en 1881. La scolarisation progresse : en 1851, 66 % des 6-13 ans, garçons et filles, soit plus de 40 000 élèves, 90 % en 1881. Avant 1882, les enfants quittent parfois l’école vers 10-11 ans et l’absentéisme est fréquent. 9 % des élèves obtiennent le certificat d’études en 1878, 36 % en 1909. L’école normale de garçons est ouverte à Alençon en 1832, celle de filles en 1888.

Écrivains, journaux et imprimeurs

La comtesse de Ségur, à Aube, près de L’Aigle, écrit dix-sept romans pour ses petites-filles, publie chez Hachette dans la célèbre Bibliothèque Rose. Dans Les Mémoires d’un âne (1860), Cadichon commence son récit à L’Aigle, parcourt la forêt de Saint-Évroult. Les nobles de la région (Les Vacances, 1859), l’industriel Mouchel (La Fortune de Gaspard, 1866) servent de modèles.

L’imprimerie est enjeu de pouvoir. En 1857, l’Alençonnais Auguste Poulet-Malassis est condamné pour la publication des Fleurs du mal de Baudelaire. La loi de 1881 garantit à la presse la liberté d’impression et de diffusion. Chaque arrondissement possède ses journaux, ainsi pour celui de Mortagne, Le Perche (fondé en 1883), républicain affirmé, et Le Nouvelliste de l’Orne (1886), plus modéré. En 1909, la presse hebdomadaire, tirée à 86 000 exemplaires, pénètre dans de nombreuses familles. L’abbé Buguet, curé de La Chapelle-Montligeon, crée en 1886 une imprimerie qui, en 1900, emploie 50 ouvriers. Les cinq imprimeries d’Alençon en occupent 300 en 1914.